Article Agriculture

Les algues marines, un fertilisant bio

Victor Bardet

Les fertilisants sont essentiels au bon développement des cultures végétales. Dans une exploitation biologique, il est cependant plus difficile de contrôler l’apport en nutriments dans le sol, car l’utilisation d’engrais chimique est bannie. Cependant, les déchets de certains écosystèmes, comme les algues marines, sont une excellente source de matière organique pour nos jardins.

Les types d’algues et leurs apports

Il existe une grande variété d’algues marines qui se retrouvent sur nos littoraux, emportées par les marées. Elles peuvent toutes être utilisées comme engrais dans nos jardins. Parmi elles, les plus communes sont les fucus vésiculeux, les laminaires, ou encore les goémons. Ces algues, en se décomposant dans le sol, vont apporter des oligoéléments tels que du manganèse, du fer ou encore du cuivre et du zinc. Parallèlement à cela, elles sont riches en sels minéraux (1). Bénéfiques pour les plantes, elles permettent en outre de faciliter le développement racinaire et favorisent le développement bactériologique du sol.

Leurs utilisations chez nos voisin·es Irlandais·es

En Irlande, les agricultrices et agriculteurs ramassent les algues dès le printemps, sur le littoral. Une fois récoltées, elles sont rincées pour éliminer le sel qu’elles contiennent. Il est aussi important de retirer les déchets comme les plastiques que la marée a mélangé aux algues, pour éviter de les incorporer dans le sol.
Une fois le sol retourné, une bonne couche d’environ 10 centimètres d’algue est déposée, avant d’être recouverte par la terre. Il n’est pas nécessaire de les enfouir profondément dans le sol. La seconde utilisation de ces algues est sous forme liquide. Une fois ramassées et nettoyées, les algues sont hachées grossièrement et recouvertes d’eau dans un baril. Elles y sont laissées plusieurs jours à macérer, pour que l’eau se charge des éléments nutritifs lors de la décomposition. Une fois l’eau séparée de la purée d’algue décomposée, la solution est prête à être utilisée.
Dans la ferme biologique d’Annie Dalton dans le comté de Typperary en Irlande, la solution réalisée est diluée dans le pulvérisateur, environ 10 centilitres de solution pour 10 litres d’eau. Ce mélange est ensuite pulvérisé sur les jeunes plantes (salades, tomates, betteraves …) pour favoriser leur croissance et renforcer leur immunité contre les maladies.

Victor Bardet

(1) à savoir : potasse 3 %, souffre 1 à 8 %, sodium 5 %, azote 2 %, calcium 2 %…

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