Éditorial Climat

Ne les laissons pas décider à notre place

Guillaume Gamblin

Les hommes (et les quelques femmes) qui vont négocier l’accord international sur le climat lors de la COP 2015 organisée par l’ONU, sont pour la plupart membres ou proches de cette classe oligarchique qui tire profit de l’accaparement et de la destruction généralisés des ressources naturelles. Ces fameux « 1% » désignés par le mouvement des Indignés en Espagne et celui d’Occupy aux Etats-Unis. Dès lors, il serait vain d’espérer de leur part autre chose que des mesures pour préserver le statu quo sur lequel reposent leurs privilèges. Les décisions qui seront prises en décembre à Paris concernant les politiques climatiques seront donc subordonnées à la préservation du système politique et financier actuel (mesures d’économicisation de la nature et des nuisances écologiques, recours aux techniques de la géoingénierie, idéologie du développement...). Et s’annoncent d’ores et déjà bien en dessous de ce qui serait nécessaire pour éviter une catastrophe climatique. S’il y a un réel espoir à avoir pour le climat, c’est certainement du côté des sociétés civiles qu’il faut le chercher. Parmi l’écrasante majorité des habitant-e-s de la planète pour qui la préservation de leur milieu de vie est un enjeu vital... malgré parfois le désir contradictoire d’accession à un mode de vie toujours plus consommateur de ressources. Ce dossier, qui se concentre sur la situation en France, s’intéresse à trois types d’acteurs : les habitants des quartiers populaires qui sont les premiers touchés par les dégradations écologiques et climatiques, et qui se mobilisent en conséquence. Les groupes et organisations qui se battent pour le climat, et qui échangent ici analyses et stratégies d’action. Enfin les autres acteurs sociaux et associatifs dont le dernier article interroge les capacités à se mobiliser sur un enjeu climatique qui n’est pas, au départ, leur raison d’être. Quelques jalons pour poursuivre la réflexion et la mobilisation climatique, collectivement, sur les territoires du quotidien de nos vies. Un quotidien qui, plus que jamais, est politique.

Guillaume Gamblin

Enfin pour se mettre en action, ce numéro présente également deux initiatives itinérantes pour se rencontrer autour du climat : l’AlterTour et le tour à vélo d’Alternatiba. Pédalons pour agiter nos neurones.

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