Relocaliser l’alimentation

L’épisode de pandémie que nous venons de traverser et sa gestion politique ont invité le spectre du « manque » à pointer le bout de son nez dans notre quotidien, au sein de notre société de surabondance qui nous propose sans relâche de nouveaux biens de consommation. Au niveau alimentaire, notre société est plus habituée au gaspillage qu’à la difficulté à se fournir. À certains moments du confinement, ici il n’y avait plus de pâtes dans les rayons des magasins tandis que là les œufs étaient difficiles à trouver, en l’absence des marchés de rue qui avaient été fermés. Les systèmes de vente paysanne directe existants ou constitués sur le tas ont été une soupape appréciable pour un certain nombre de foyers citadins. Ces petits manques d’approvisionnements ponctuels ont revêtu cette fois-ci un caractère assez anecdotique, mais comme pour les masques, ils pointent la nécessité de relocaliser la production, à revers des logiques aberrantes de la mondialisation. La souveraineté alimentaire, concept venu des Sud, est une nécessité ici aussi.
Silence insiste depuis longtemps sur cette nécessaire relocalisation de l’économie et de l’alimentation, et met en avant des exemples d’organisation allant dans ce sens, comme le montrent les articles qui suivent.