Dossier Agriculture Bzzzzz

L’apiculture souffre des mêmes maux que l’agriculture

Bernard Bertrand

L’apiculture jouit d’une très bonne image et il est difficile d’en critiquer les méthodes. Pourtant, on élève des abeilles comme l’agriculture intensive élève d’autres animaux : sans respecter leur rythme biologique. Bernard Bertrand, auteur du livre Ruches de biodiversité, fondateur et rédacteur en chef de la revue Abeilles en liberté, plaide en faveur de moins d’interventionnisme.


Ce dossier a largement été construit en partenariat avec la revue Abeilles en liberté, revue participative au service des abeilles. La revue souhaite renouveler notre regard et nos comportements avec la nature en général, les abeilles en particulier. Elle présente des solutions nouvelles et alternatives pour rassembler les acteurs de terrain qui considèrent l’abeille comme un être vivant, intègre et respectable.
www.abeillesenliberte.fr

Les ruches de biodiversité, c’est d’abord l’idée de se mettre au service des abeilles et non de la production. L’apiculture de conservation prône le développement d’un réseau de ruches consacrées aux seules abeilles, les ruches de biodiversité (on peut aussi dire "ruches de pollinisation" ou "de sauvegarde des abeilles"). Ces ruches ne sont jamais récoltées.

Depuis environ vingt ans, on observe le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles et, malgré les milliards dépensés en recherches, on n’en a toujours pas trouvé l’origine.
Les raisons sont multiples : évidemment, il faut mentionner la destruction des écosystèmes, des arbres, de l’alimentation (1), mais ce ne sont pas les seules explications. Le rôle déterminant des pesticides est désormais bien connu mais, même dans un environnement très protégé, favorisé comme les Pyrénées — moins arrosées de pesticides que les grandes plaines du centre de la France par exemple —, et où elles disposent de nourriture en abondance toute l’année, les abeilles meurent. Il faut donc s’interroger.

La mise au carré des ruches

L’apiculture remonte à la haute antiquité. Si ses méthodes sont restées presque inchangées pendant des siècles, elle prend le tournant d’un modèle intrusif et intensif de production au milieu du 19e siècle lorsque Charles Dadant, ingénieur français exilé aux États-Unis, invente la ruche carrée à cadres qui porte son nom. Cette nouvelle forme de ruche diffère des ruches rondes que l’on trouve dans la nature (pensez à Winnie l’ourson !), plus faciles à nettoyer par les insectes, alors que les ruches carrées sont propices à l’accumulation, dans les angles morts, de germes pathogènes et de moisissures.
La "dadant" est créée pour augmenter la production et faciliter le travail de l’apiculteur. Les cadres mobiles permettent de récolter très facilement le miel, collecté ensuite avec un extracteur. Les exploitations apicoles ont pu atteindre dès le début du 20e siècle des tailles très importantes, rassemblant 700 ou 800 ruches — même si aujourd’hui, c’est encore pire, les très grandes exploitations atteignant 2 000 à 3 000 ruches, l’équivalent d’une ferme aux 1 000 vaches, avec toutes les conséquences sanitaires que cela induit inévitablement.
Ce type de ruche offre aussi un plus grand volume : dans une petite ruche en paille, on récolte entre 5 et 10 kg de miel, quand une ruche dadant, dans les années 70 et 80, pouvait produire jusqu’à 80 kg !

"L’apiculture est, tout au long de son histoire, restée à peu près la même. À l’exception du cadre amovible arrivé dans les années 1860 et la mécanisation de l’extraction du miel, rien n’est venu bouleverser ce métier."

Les méthodes apicoles s’intensifient alors : on divise facilement les ruches en deux pour multiplier le cheptel. La transhumance, rendue possible par le développement des véhicules, permet de faire trois à quatre récoltes par an, sur des territoires différents : "Un peu de colza, puis de l’acacia, on fait 500 km de plus pour aller sur la lavande et, à l’automne, on les mettra sur la bruyère. Ces déplacements sont sources de stress et de fatigue pour les colonies." De plus, en récoltant le miel, on soustrait leurs réserves aux abeilles ; on est donc in fine obligés de les nourrir avec du sucre.

L’appauvrissement génétique : grand facteur du dépérissement des abeilles

Il faut le constater, l’appauvrissement génétique est un facteur important de mortalité. Il y a quelque chose d’aberrant dans le fait qu’on ait réussi à sauver toutes les races locales d’animaux domestiques sauf celles de l’abeille.

On a réussi à sauver toutes les races locales d’animaux domestiques sauf l’abeille.

La reine, mère de la colonie, est extrêmement importante. Elle constitue son renouveau, sa génétique. Dans les ruchers de production, on l’ampute d’une aile pour l’empêcher d’essaimer, et on la tue désormais au bout de six mois ou d’un an pour la remplacer par une reine plus jeune (provenant souvent d’Argentine ou d’Europe de l’Est), censée pondre plus. L’ancienne reine, elle, a été épuisée, nourrie artificiellement pour la pousser à pondre huit mois sur douze ! Dans une ruche de biodiversité, à l’état naturel, la reine travaille au maximum trois ou quatre mois dans l’année et peut vivre 5 à 7 ans. L’apiculture intensive peut amener à en changer deux fois par an : au printemps et en début d’hiver. Ces individus très sélectionnés (donc peu adaptés) produisent des descendances fragiles et peu résistantes, qui doivent être nourries au sucre.

Laisser les abeilles vivre pour elles-mêmes

Les abeilles méritent d’exister pour elles-mêmes, sans évaluer leur utilité ou le service économique rendu. On ne respecte plus leur biologie, dont le rôle premier n’est pas de produire du miel pour les apicult·rices mais de polliniser la flore pour que celle-ci se maintienne et s’adapte aux conditions toujours variables du milieu.
Moins on s’occupe des abeilles, mieux elles se portent. Dans les clochers, les troncs, on peut voir que les abeilles sauvages survivent bien mieux, même sans traitement contre le varroa (2). Il faut donc les laisser tranquilles. L’idée des ruches de biodiversité est de copier le modèle naturel et de le développer. Offrir le gîte (c’est-à-dire des ruches) et le couvert, maintenir les ressources (fleurs sauvages) voire planter des arbres mellifères et pas seulement ornementaux.
Il n’existe pas de solution miracle pour préserver les abeilles, puisque c’est tout un écosystème qui est perturbé. Les abeilles seront bien dans un environnement adapté. Il faut réensauvager nos contrées ouest-européennes.


Élever ou protéger ?
On fait de l’apiculture comme on fait de l’agriculture et il y a autant de formes d’apiculture qu’il y a d’apicult·rices. Le terme même d’apiculture fait référence à l’(agri)culture, à la production, comme "aviculture", "horticulture", "sylviculture"…, notion que l’on ne retrouve pas dans la langue anglaise avec beekeeper : gardien des abeilles. L’élevage est bien sûr une activité agricole, mais les bouviers, chevriers, moutonniers… développaient probablement un autre rapport avec l’animal. Les éleveurs ne cherchaient pas le rendement maximal au détriment de la santé de leurs objets de production. En apiculture, notre démarche du "toujours plus" est d’autant plus regrettable que la majorité des apicult·rices sont des amateur·es. Les amat·rices d’œufs frais qui élèvent des poules dans leur jardin ne copient pas les élevages industriels en développant des batteries. Pourquoi donc les amateur·es sont-ils et elles donc obligé·es de suivre le mouvement d’une apiculture intensive ?
Guillaume Lemoine, "Ne serions-nous pas un peu responsables de nos malheurs ?", Abeilles en liberté, no 1, janvier 2019
Réintroduire de la biodiversité

Il y a une grosse concurrence entre les abeilles sauvages et les abeilles domestiques, ce qui est un problème nouveau. Jadis, on avait des dizaines de ruches dans toutes les communes, sans que cela ne pose souci. Aujourd’hui, les transhumances installent d’un coup 200 ruches dans un secteur donné, alors que les insectes doivent déjà faire face aux changements de paysage et aux phénomènes climatiques comme la sécheresse. Cette introduction massive et soudaine d’abeilles domestiques se fait sans précautions ni étude d’impact, alors qu’il faudrait a minima établir un bilan florifère et nectarifère. Dans des conditions environnementales différentes, cela aurait moins d’impact mais, les phénomènes de famine étant de plus en plus fréquents, les apicult·rices concentrent les abeilles sur les lieux où il reste à manger, là où il leur sera possible de prélever le miel récolté par leurs abeilles.

Qui sont les "abeilles à miel" ?
Ne nous voilons pas la face : les pratiques apicoles, même celles des apicult·rices amateur·es, relèvent majoritairement de l’apiculture intensive. Les apicult·rices européen·nes, notamment ceux et celles des pays du nord-ouest de l’Europe, utilisent massivement depuis un siècle des abeilles importées comme les italiennes (Apis mellifera ligustica), carnioliennes (Apis mellifera carnica) ou encore caucasiennes (Apis mellifera caucasica) et leurs hybrides comme la buckfast, à la place de l’abeille native de nos terroirs : l’abeille noire (Apis mellifera mellifera).
 Guillaume Lemoine, "Ne serions-nous pas un peu responsables de nos malheurs", Abeilles en liberté, no 1, janvier 2019
Inverser la tendance

Il existe tout un ensemble de choses à faire pour inverser la tendance à moyen et long terme. Le fleurissement des villes, par exemple. Des gestes simples sont à encourager comme consacrer une part conséquente de nos pelouses stériles à des plantes sauvages mellifères (trèfle, brunelle, pissenlit…).
La création d’un réseau de ruches de biodiversité, provenant d’essaimage et non de division, a du sens car leurs besoins sont bien moins importants : elles n’ont besoin que du miel nécessaire à leur alimentation, pas à la production pour un apiculteur. En dix, vingt ou trente ans, on obtiendra des résultats en changeant nos pratiques, même si l’effet n’est pas immédiat, et des souches d’abeilles plus résistantes. Deux ou trois essaims sont suffisants pour entretenir une lignée. Près de chez nous, par exemple, on trouve six essaims ensauvagés dans le même bâtiment. On a là un réservoir génétique d’individus adaptés à leur milieu et donc plus résistants, plus résilients.

Domestique ou mellifère ? Savoir choisir son paradigme
Au niveau sémantique, on parle tantôt d’abeille domestique, tantôt d’abeille mellifère pour désigner l’abeille de ruches. Derrière le nom que l’on utilise se cache probablement une certaine façon de penser notre rapport à l’abeille. Le nom latin Apis mellifera de l’espèce devrait nous inviter à utiliser la seconde appellation, mais l’usage que nous en faisons et les pratiques agricoles de l’apiculture que nous réalisons, font davantage ressembler nos abeilles à une espèce domestique. La domestication implique le changement progressif de comportement : espèces plus dociles, que l’on peut élever en plus forte densité dans des espaces de plus en plus réduits, espèces qui font l’objet d’une sélection voire d’une amélioration génétique, espèces qui acceptent de nouvelles conditions de vie (nourriture, sirops, abris artificiels, ruches en plastique, etc.), voire espèces qui ne peuvent plus se passer de l’humain pour se maintenir en vie…, c’est ce qui est de plus en plus le cas avec nos abeilles de ruches. Dans ce sens, Jean-Paul Fritz (1) nous rappelait (fin janvier 2018) que les abeilles domestiques doivent en toute rigueur être considérées "comme du bétail, pas comme de la faune sauvage" en reprenant les propos des deux biologistes de la conservation Jonas Geldmann et Juan P. Gonzáles-Varo du département de zoologie de l’université de Cambridge (2).
L’idéal serait de faire co-exister les deux noms et de réserver le nom d’abeille mellifère aux dernières colonies sauvages (d’abeilles noires), et le nom d’abeille domestique à nos abeilles de ruche. Choisir le nom que l’on donne à Apis mellifera n’est donc pas anodin… c’est un peu comme choisir son camp et son projet de société.
Guillaume Lemoine, "Ne serions-nous pas un peu responsables de nos malheurs ?", Abeilles en liberté, no 1, janvier 2019
(1) "Trop protéger les abeilles domestiques serait mauvais pour les autres pollinisateurs", Jean-Paul Fritz, Le Nouvel Obs, 25 janvier 2018
(2) "Conserving honey bees does not help wildlife", Science, 26 janvier 2018

Il est primordial de préserver les écotypes locaux (races locales) de l’abeille noire, en leur ménageant des territoires (les conservatoires) et en faisant en sorte que ces territoires soient nourriciers, afin que les abeilles puissent se reproduire naturellement. En choisissant des modèles de ruches mieux adaptés à leur biologie, on donnera un peu de respiration à l’espèce.
L’apiculture souffre des mêmes maux que l’agriculture — il n’est d’ailleurs pas anodin qu’elle dépende du ministère en charge de l’agriculture alors qu’elle est un patrimoine naturel commun et devrait, à ce titre, être placée sous la tutelle du ministère en charge de l’environnement. Les abeilles sont emblématiques de ce qui se passe de façon plus globale : perte de biodiversité, changement climatique, dégradation de nos repères culturels, perversion de notre rapport à la nature, etc. Nous devons changer de cap, c’est la principale leçon de l’épisode Covid 19. On doit agir rapidement, car l’inertie d’un système vivant fait qu’on a besoin de temps pour enrayer un mouvement de déclin. Plus on tardera à prendre les bonnes décisions, plus le prix à payer sera élevé… René Dumont ne disait rien d’autres au début des années 1970. Que de temps perdu ! Pour autant (oh temps !), il est important de ne pas se décourager et, ensemble, de continuer de nous battre.

Bernard Bertrand

(1) Les abeilles sont actuellement gravement menacées, avec un taux d’extinction "de 100 à 1000 fois plus élevé que la normale", selon l’Organisation des Nations unies. Selon l’ONU, les principales causes du déclin des pollinisateurs sont l’utilisation de pesticides, la monoculture, les pratiques agricoles intensives, le changement climatique, le changement d’affectation des terres et la destruction des habitats. Ce déclin est perceptible depuis les années 1970, avec une accélération depuis les années 1990. L’organisation interprofessionnelle des éleveurs estimait à 16 900 le nombre de ruches mortes pendant l’hiver 2017-2018 en Bretagne, sur 59 000 au total.
(2) Le varroa est un acarien qui parasite les abeilles et fait partie des causes possibles ou favorisantes du syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles domestiques.

L’apiculture, une pratique majoritairement amateure
En France, on distingue trois catégories d’apiculteurs, en fonction du nombre de ruches exploitées. La première regroupe les propriétaires de une à cinquante ruches : ce sont les apicult·rices familiaux. Ils et elles sont, en 2018, 52 508 (soit 92 % des apicult·rices) et possèdent 433 145 ruches (30 % des ruches en France). Les apiculteurs et apicultrices pluriactives (avec une autre activité professionnelle) sont au nombre de 2 016 (3,5 % des apiculteurs français) et totalisent 180 476 ruches (12 %). Enfin, 2 249 apicult·rices sont des pro, qui possèdent chacun·e plus de 150 ruches (soit 4 % des apicult·rices). Ils et elles détiennent 839 984 ruches, soit 58 % du total.
Faut-il continuer de manger du miel ?
En France, la consommation de miel atteint 40 000 tonnes par an soit, en moyenne, 600 grammes par habitant. Seulement 25 % de la population française ne consomme pas de miel. En 2018, le volume de récolte de miel en France est estimé entre 18 000 et 20 000 tonnes, selon l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf). La production reste malgré tout menacée par une concurrence accrue des importateurs étrangers (principalement l’Argentine et la Chine). Ces derniers pratiquant des prix bien en dessous des coûts de production du miel français. Selon l’Unaf, ces importations seraient de l’ordre de 30 000 tonnes par an, l’exportation étant pratiquement inexistante. Cela joue sur les prix : le miel importé coûte moins cher que le miel local. Alors que le prix moyen du miel chinois s’élevait à 1,24 euros/kg en 2019, — avec de fortes suspicions d’ajout de sirop de sucre, voire de présence de pesticides dans un produit issu pour une très grande partie de l’apiculture intensive —, le coût de production moyen en Europe atteignait 3,90 €/kg en 2018 L’Assemblée nationale a adopté, le 27 mai 2020, une loi imposant la mention des pays d’origine sur les étiquettes des pots de miels et de gelée royale importés. Cette loi, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2021, permettra peut-être d’éclairer l’achat mais une question se pose : au vu des ressources, et dans l’idée de préserver les abeilles, peut-on manger des tartines miellées tous les matins ? Le miel est une ressource limitée et c’est la seule ressource alimentaire naturelle des abeilles. L’apiculture naturelle permet d’extraire du miel sans donner d’additif à ces dernières, mais ne peut assurer une consommation quotidienne. Les personnes vegan lui ont préféré le sirop d’agave ou d’érable afin de ne pas consommer un produit issu de l’exploitation animale. Réduire sa consommation tout en se renseignant sur le miel acheté peut être une autre option.

La destruction des colonies sauvages, une aberration !
En suivant l’actualité, je suis effaré de voir que certains apiculteurs alternatifs suisses avaient eu leurs ruchers saccagés par des apicul·rices voisin·es, ou d’apprendre que dans certaines villes les apicult·rices local·es refusent les initiatives publiques qui visent à développer des ruchers à abeilles noires (frugales et aux besoins réduits) sous prétexte qu’elles allaient “polluer“ leurs abeilles sélectionnées. Ne serions-nous pas en droit d’exiger le contraire, c’est-à-dire l’arrêt de l’introduction massive des abeilles hybrides ou italiennes ? Devant la perte de rusticité et la disparition quasi généralisée de l’abeille noire (Apis mellifera mellifera) native de nos régions, il est étonnant de constater le refus des autorités et de nombreu·ses apicult·rices de laisser des zones sans abeilles hybrides ou sans importation (zones d’exclusion autour des ruchers conservatoires) pour pouvoir monter tout un réseau de conservatoires pour l’abeille noire… Cela au risque de perdre un jour toutes les ressources génétiques qui permettront aux abeilles de s’adapter aux conditions toujours changeantes (voire défavorables) de notre environnement ; dont l’artificialisation est croissante.
Garder des souches rustiques, c’est se doter d’une garantie pour le maintien des abeilles donc de l’apiculture, qu’elle soit en amateur ou professionnelle.
 Guillaume Lemoine, "Ne serions-nous pas un peu responsables de nos malheurs ?", Abeilles en liberté, no 1, janvier 2019

Ce dossier a largement été construit en partenariat avec la revue Abeilles en liberté, revue participative au service des abeilles. La revue souhaite renouveler notre regard et nos comportements avec la nature en général, les abeilles en particulier. Elle présente des solutions nouvelles et alternatives pour rassembler les acteurs de terrain qui considèrent l’abeille comme un être vivant, intègre et respectable.
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La "reine" : un titre trompeur, car il n’existe aucune hiérarchie entre les abeilles ! "Les membres d’une même espèce appartenant à une éconiche donnée agissent de manière réciproque et non hiérarchique pour promouvoir et défendre leur communauté. Le terme employé par les écologues est ’hétarchie’. […] Dans une ruche par exemple, certaines abeilles sont des butineuses, d’autres des ménagères, des nourrices ou encore des architectes, sans qu’aucune dimension de domination ou de primauté n’existe entre elles pour autant. La reine des abeilles, après tout, n’est qu’un prodigieux organe reproducteur qui sert la ruche un temps donné, et elle n’a de "reine" que son titre, que nous lui avons octroyé, tandis que les abeilles ventileuses ou manutentionnaires la considèrent bien autrement." Kirkpatrick Sale, L’Art d’habiter la Terre, Wildproject, 2020, p.141.

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