Chronique Chronique Jai Jagat 2020 Jai Jagat Paix et non-violence

Semeu·ses de paix

Véronique

Le 28 janvier 2020, après quatre mois de cheminement, la marche en Inde s’est posée à l’ashram de Gandhi, à Sevagram, dans l’état du Maharasthra. Symboliquement forte, cette ultime étape indienne nous rappelle combien sont essentielles les valeurs gandhiennes. “Sois le changement que tu veux voir dans le monde”. Tout commence en chacun·e de nous, en conscience… et se complète par l’action non-violente. C’est de là que, pour quelques semaines, la route Jai Jagat s’est démultipliée. Pour des raisons politiques et d’organisation, il a été décidé de renoncer au passage de tou·tes les marcheu·ses par le Pakistan et l’Iran.

Une marche multiple

Différentes équipes sont constituées. Dans trois États d’Inde d’abord, pour des rencontres, la diffusion de Jai Jagat et des recherches de fonds pour financer la marche. Ainsi au Rajasthan, contact est pris avec le Peace Departement (Ministère de la Paix) récemment créé. L’équipe organise également une course à pied, en partenariat avec Jaipur Foot, événement sportif où les porteu·ses de prothèse sont invité·es à participer. “Respecter l’idéal d’ouverture, de coopération et d’inclusion” est une des valeurs fondamentales de Jai Jagat. Des visites dans les écoles sont l’occasion d’inviter les élèves à créer un Peace Club, lieu de rencontres et d’échanges, dédié à la communication et à l’action non-violente.
Un détachement de six Népalais·es de l’association CSRC (Community Self Reliance Centre) se rend à Karashi, au Pakistan, pour promouvoir Jai Jagat auprès de politicien·nes, universitaires et responsables religieux. L’occasion d’essayer de comprendre quel chemin envisage le pays dans la construction de la paix face aux groupes extrémistes. Une petite délégation s’est rendue en Iran. De Shiraz à Tabriz, via Téhéran, l’accueil chaleureux des autorités, des organisations artisanales, des nomades ou des citadin·es témoignent de leur intérêt et de leur joie envers notre visite porteuse de paix. Aux Émirats-Arabes-Unis, deux personnes organisent une marche pour la paix à Dubai, en mobilisant la jeunesse locale. Pendant ce temps, dans les Balkans, une petite équipe prépare activement la venue de la marche au printemps. L’idée majeure étant de rencontrer les jeunes sur place : leur proposer une formation à l’action non-violente et la responsabilité de l’organisation du passage de la marche dans leur pays.
Une partie du groupe est déjà en Arménie en février 2020, où le Parlement a officiellement reconnu le mouvement Jai Jagat. Les marcheu·ses ont rejoint la frontière avec l’Iran et accomplissent une marche hivernale de trois semaines afin de rallier Yerevan, la capitale.

Ainsi, toutes les équipes essaiment. Autant de graines de paix semées que de personnes rencontrées. Jai Jagat se construit. Patiemment, avec foi et ténacité. Le mouvement s’étend, dans la société civile comme dans la classe politique. La marche s’est donc morcelée… pour mieux se retrouver au complet le 5 mars en Arménie. Et, à nouveau, fouler les routes au quotidien. Chaque pas étant déjà un acte d’engagement pour la justice et la paix.

Véronique

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