Fukushima, février 2015

2 février

  • Japon : selon les statistiques officielles, au 30 novembre 2014, 39 904 travailleurs sont passés sur le site de Fukushima Dai-Chi, dont 35 544 sous-traitants. En décembre, il y a eu 704 nouveaux travailleurs. Chaque mois, environ 11 000 personnes passent sur le site, 7000 chaque jour. Selon ces statistiques, aucun travailleur n’a reçu une dose de plus de 50 mSv sur un an ou de plus de 20 mSv en moyenne par an sur cinq ans. 
  • Japon : pour venir en aide à la province de Fukushima, le gouvernement annonce la création d’une zone économique spéciale pour accueillir des activités de recherche et développement. Les entreprises qui accepteront de venir travailler en milieu plus ou moins radioactif bénéficieront de prix réduits pour les terrains et d’une fiscalité allégée. 
  • Japon : le gouvernement annonce la mise en place d’une chasse aux sangliers. Ces derniers se sont multipliés et font des dégâts dans les maisons abandonnées en zone interdite.
  • Japon : Le dessinateur de manga Tetsu Kariya, auteur de la série Oïshimbo (gourmet) avait fait scandale en suggérant que l’exposition aux rayonnements pouvait provoquer des saignements de nez. Son histoire avait été suspendue avant d’être reprise en album. Mais dans l’album il était précisé que le lien entre rayonnements et saignements n’était pas prouvé. L’auteur est revenu à la charge dans les médias japonais en donnant les résultats de sa propre enquête : il y a bien une multiplication des saignements de nez dans la région de Fukushima. Il dénonce aussi la politique officielle qui s’attache à faire retourner les gens dans les territoires légèrement décontaminés au mépris de la santé des personnes. Il invite les habitants de la province de Fukushima a quitter la région.
  • Japon : une ZAD (Zone à défendre) vient de voir le jour au Japon : 300 habitants de la commune de Tochigi (commune de Shioya) ont mis en place un camp et des barrières pour empêcher l’accès à un des sites retenus par le gouvernement pour y entasser des déchets nucléaires. Le maire a rappelé l’opposition du conseil municipal. Les représentants du ministère venus pour des sondages géologiques ont dû rebrousser chemin.
  • Japon : quels réacteurs vont redémarrer ? Sauf dérogation, les réacteurs ne peuvent fonctionner plus de 40 ans. Or sur la vingtaine de demandes de redémarrage, on en compte trois qui ont 36, 37 et 38 ans. Cela a-t-il un sens de leur accorder une autorisation qui obligera la compagnie à d’importants frais de mises aux normes 
  • Japon : TEPCO a renoncé à mettre en place un mur glacé entre la centrale et la mer. Tous les essais ont montré que l’eau arrivait toujours à réchauffer la glace et à la faire fondre. TEPCO a alors eu l’idée de mettre en place un mur de glace en amont pour détourner les eaux souterraines et éviter qu’elles ne viennent se contaminer en passant sous la centrale. Ce jour, TEPCO annonce que là aussi il y a des difficultés et que le mur annoncé pour mars 2015 ne sera pas opérationnel à cette échéance.

3 février

  • Japon : verdict dans un procès opposant TEPCO et dix familles (52 personnes) demandant des dédommagements pour leur évacuation et la contamination de leurs biens. Pour la première fois, TEPCO est condamné à verser 300 000 euros en moyenne par famille. Une onzième famille se voit débouter parce qu’elle n’habite pas directement dans la zone évacuée… mais dans une zone de moindre contamination. Cette famille a fait appel et les dix autres familles ont refusé de poursuivre le processus administratif tant que le tribunal n’aura pas répondu aux demandes de cette onzième famille. TEPCO craint maintenant que toutes les personnes touchées par le nuage radioactif demandent des dommages et intérêts… Comme la radioactivité est descendue largement au sud de Tokyo, ce sont théoriquement plus de 30 millions de personnes qui peuvent prétendre à une démarche devant la justice.
  • Etats-Unis : Exelon Nucléaire, électricien qui possède une dizaine de centrales nucléaires dans l’Illinois (Chicago) et des Etats voisins, menace de les fermer en juin 2015 s’il n’est pas aidé financièrement par l’Etat. Il estime qu’il ne peut plus concurrencer les éoliennes qui se développent rapidement dans le pays.
  • Japon : Cécile Asanuma-Brice, spécialisée dans le domaine de la sociologie urbaine, chercheure associée au laboratoire du CLERSE à l’université de Lille et au centre de recherche de la Maison Franco-Japonaise de Tokyo, publie une étude sur le retour des populations évacuées qui insiste sur la mise en péril de ces personnes du fait de la forte radioactivité résiduelle dans les zones dites « décontaminées ».
  • Japon : le gouvernement annonce l’arrêt définitif de cinq réacteurs. Les médias analysent cela comme une volonté d’obtenir le soutien du public pour le redémarrage d’autres réacteurs. Sur les 54 réacteurs en fonctionnement avant l’accident de Fukushima, un redémarrage n’est plus envisagé que pour une vingtaine d’entre eux.
  • France : l’observatoire des Multinationales annonce qu’Areva a détaché une de ses dirigeantes pour participer à l’organisation du sommet sur le climat de décembre 2015 et collaborer à la rédaction du « livre blanc des solutions ».

4 février

  • Japon : Après le séisme de mars 2011 et la catastrophe nucléaire, Tôhoku Electric a mené une inspection poussée du réacteur n° 2 de sa centrale d’Onagawa (Miyagi) afin d’obtenir l’autorisation de le redémarrer. Le premier rapport a été jugé incomplet par la NRA qui a posé des questions précises. Une nouvelle inspection vient donc d’être réalisée qui liste pas moins de 4188 erreurs dans le rapport. Le PDG de la compagnie s’est excusé, mais affirme qu’aucune ne remet en cause la sécurité de la centrale. On se demande alors à quoi servent les pièces contrôlées défectueuses.
  • Japon : la NRA demande des explications à la Japan Atomic Energy Agency après avoir découvert qu’une alarme du réacteur de recherche d’Ibaraki avait été ignorée pendant un an, laissant fuir le réacteur.

5 février

  • Japon : le redémarrage de la centrale de Sendaï, dont le dossier est le plus avancé, n’aura pas lieu au mieux avant mai 2015, suite à de nouvelles demandes de la NRA concernant des demandes de précisions pour la résistance aux séismes du réacteur n° 1.
  • Japon : alors qu’une inspection est en cours à la centrale de Shimané, l’inspecteur de la NRA présent surplace a déjà demandé des études complémentaires reportant d’autant toute tentative de redémarrage.
  • Japon : selon un rapport de la NRA, les retombées radioactives sur Futaba, commune voisine de la centrale, en décembre 2013, sont trois fois plus importantes qu’un an plus tôt : 6200 millions de becquerels par km2 contre 1657 millions un an avant. La catastrophe se poursuit très activement !

6 février

  • France : le Monde annonce qu’Areva est en grande difficulté : 2 milliards de pertes en 2014 soit 25 % d’un budget de 8 milliards (les syndicats prédisent même plus de 3 milliards). La faillite n’est toutefois pas possible : l’Etat est actionnaire à 87 %. Ce sont donc encore nos impôts qui paieront. Le nouveau directeur des relations humaines, François Nogué, est par ailleurs président du conseil d’administration de Pôle Emploi. Il travaillait auparavant à la SNCF où il a négocié le départ de 25 000 salariés en quinze ans. De quoi rassurer les 45 000 salariés actuels ? Du fait de ses difficultés financières, l’entreprise se désagrège progressivement : par manque de certificats de conformité de générateurs de vapeur fournit par Areva, le réacteur n° 3 de la centrale du Blayais, arrêté en juillet 2014, ne peut être restauré et EDF estime la perte à 1 million par jour. Le Point annonce qu’Areva s’apprête à céder pour plus d’un milliard d’actifs.
  • Japon : nouveau séisme de magnitude 5, dans le sud-ouest du pays. Donc loin de Fukushima.
  • Japon : TEPCO publie un rapport d’autosatisfaction pour dire que la compagnie améliore sans cesse la sûreté du site : elle a réussi à vider la piscine du réacteur n° 4 (vrai, mais au bout de trois ans), elle a changé la procédure pour nettoyer le sommet du réacteur n° 1 (vrai, mais après avoir sérieusement relâché de la radioactivité en essayant de faire la même chose sur le réacteur n° 3) et elle se vante d’avoir amélioré sa communication pour regagner la confiance des riverains (les seuls riverains sont pour le moment les travailleurs de la centrale, la zone autour étant évacuée).
  • Japon : TEPCO annonce qu’elle commence à injecter du ciment dans les canalisations en aval du réacteur n° 3 pour essayer de stopper les fuites d’eau contaminée vers la mer. TEPCO reconnaît que pour le moment, sur le réacteur n° 2, cela n’a pas fonctionné.
  • Japon : Hitachi présente un nouveau robot rampant équipé d’un dosimètre et d’un thermomètre qui devrait pouvoir être utilisé sur le site pour inspecter les lieux inaccessibles aux humains. Il devrait dans un premier temps être utilisé dès le mois d’avril dans le réacteur n° 1.
  • Japon : en 2013, le gouvernement a voté une loi qui doit ouvrir la distribution de l’électricité à la concurrence. La loi prévoit que cela soit effectif d’ici 2018-2020. Devant les difficultés actuelles, le gouvernement annonce que ce sera 2020 au mieux.
  • Japon : des fuites parvenues à la presse japonaise indiquent que le redémarrage des réacteurs de Sendaï pourrait avoir lieu en juin 2015. Cela signifie que ces réacteurs seront restés à l’arrêt environ 3 ans. En France, une loi précise qu’en cas d’arrêt d’un réacteur pendant plus de deux ans, la procédure administrative doit être reprise à zéro. C’est à la suite d’une telle panne que le surgénérateur Superphénix a été abandonné en 1997. Il semble qu’il n’y ait pas de loi équivalente au Japon.
  • Japon : record de contamination au pied du réacteur n° 2 avec 590 millions de becquerels par m3 en strontium 90 dans les eaux souterraines à proximité de la mer. Soit une hausse de 18 % en un mois. Dans un deuxième puits de mesure, c’est 520 millions en hausse de 8 %. Le strontium, absent au début de l’accident, est maintenant présent dans tous les puits de contrôle. Cette montée de la contamination au strontium est la preuve que les cœurs des réacteurs sont toujours en fusion. Plus inquiétant encore : ces deux puits de contrôle sont du côté mer par rapport au mur souterrain qui a été mis en place, preuve que les fuites se poursuivent et sont toujours abondantes.

7 février

  • Japon : les autorités de la province de Ibaraki, limitrophe de celle de Fukushima, autorisent la reprise de la pêche de la sole. 57 poissons ont été contrôlés avant : seuls 20 présentaient une contamination au césium, et ceci en dessous de la limite de 100 Bq/kg.

8 février

  • France : lors de la réunion du Comité local d’information, EDF avoue avoir menti lors d’un arrêt d’urgence le 31 décembre 2014. Contrairement à ce qui a été affirmé aux médias qui n’ont rien vérifié, il y a bien relâchement de tritium radioactif comme l’avaient mesuré des associations locales.

9 février

  • Japon : TEPCO annonce un programme expérimental en relation avec le laboratoire KEK de l’Université de Tsukuka pour à partir du suivi des rayons cosmiques essayer de savoir où sont les cœurs des réacteurs accidentés. Les rayons qui arrivent de l’espace, les muons, ne sont arrêtés que par des matières extrêmement denses comme c’est le cas du combustible nucléaire. Il va falloir cinq mois de mesures pour essayer de localiser les cœurs avec précision. Cette technique est déjà utilisée pour la surveillance du niveau de magma dans les volcans. Donc presque 4 ans après l’accident, on ne sait pas exactement où se trouvent les matières en fusion, voilà qui en dit long sur notre maitrise de l’énergie nucléaire ! Et puisque nous sommes partis pour de longs fous rires, continuons à lire le communiqué de TEPCO : cette localisation devrait permettre d’ici 2020 d’envisager d’évacuer ce magma radioactif… ce qui devrait prendre alors entre 20 et 30 ans. Donc d’ici 2050, la situation devrait être sous contrôle ! Un conseil de Tepco répond ainsi à The Economist : « ce calendrier est une simple supposition ». Nos enfants nous accuseront…
  • Taïwan : la société Taïwan Power annonce l’abandon définitif de la construction de deux réacteurs à Lungmen. En chantier depuis 1999, ces réacteurs avaient fait l’objet d’un référendum en avril 2014 et la population s’était prononcée pour l’abandon. 
  • France : la FARN, Force d’action rapide nucléaire, s’installe dans ses locaux à Civaux (Vienne). Elle est censée pouvoir coordonner les actions à mener en cas d’accident nucléaire. On s’y prépare donc… 
  • Grande-Bretagne : le démantèlement de l’usine de conditionnement des déchets de Sellafield va prendre du retard : au moins 200 kg de plutonium ont contaminé l’environnement pendant son fonctionnement. 
  • Japon : la télévision NHK présente une expérience scientifique qui montre que lorsque l’on injecte de l’eau sur une matière nucléaire en fusion, cela peut accélérer la réaction nucléaire. Le reportage s’interroge sur le bien-fondé des interventions des pompiers lors des premiers jours de l’accident de Fukushima. Les jets des lances d’incendie peuvent avoir contribué à augmenter les relâchements de matières radioactives. 

10 février

  • Japon : la revue GQ Magazine publie un reportage sur la place de la mafia dans le contrôle des sous-traitants à la centrale de Fukushima, mais aussi dans les chantiers de décontamination extérieur, géré par le gouvernement.
  • Japon : la NRA publie une nouvelle étude sur la contamination de la baie de Tokyo. Les sédiments sont aussi radioactifs qu’à quelques kilomètres de la centrale de Fukushima. Cette concentration élevée s’explique par le réseau hydraulique : les eaux de pluie qui ont lessivé les zones contaminées près de Fukushima s’écoulent ensuite dans des cours d’eau dont les estuaires sont dans la baie de Tokyo.
  • Japon : il fallait y penser ! Lors d’un enterrement, une personne dont c’est habituellement le travail a mesuré la pollution radioactive ambiante sur le lieu de la cérémonie. Surprise : les taux étaient particulièrement élevés. L’enquête qui a suivi a montré que ce sont les bâtons d’encens qui étaient à l’origine de la pollution.

11 février

  • Japon : le gouvernement annonce une année record (la meilleure depuis 1955) pour les exportations alimentaires. Les USA sont les premiers importateurs.

12 février

  • Japon : l’autorité de sûreté NRA valide le dossier des réacteurs 3 et 4 de la centrale de Takahama gérée par la compagnie Kansai Electric Power. Cela n’augure en rien des décisions politiques. Si les autorités locales ont donné leur feu vert, la majorité des habitants locaux y sont opposés. La centrale pourrait redémarrer au plus tôt en novembre 2015.
  • Japon : la préfecture de Fukushima rend public un rapport portant sur les vérifications de santé de 75 311 enfants réexaminés fin 2014. 8 nouveaux cas de cancers de la thyroïde ont été diagnostiqués alors que ces mineurs avaient un bilan de santé correct lors d’un précédent contrôle. Ils avaient entre 6 et 17 ans au moment de l’accident. Nous en sommes à 86 cas de cancers avérés et 23 suspects. De nombreuses associations demandent toujours en vain une évacuation plus large. Au contraire, le gouvernement essaie de convaincre les gens de revenir. Plusieurs médecins ont fait remarquer que ces cancers arrivent plus tôt que prévu (2,5 ans contre 5 ans à Tchernobyl), plus nombreux et plus graves… ce qui signifie que la contamination est plus importante que lors de tous les accidents nucléaires antérieurs.
  • Japon : la télévision publique NHK annonce qu’un programme de démolition de maisons va être engagé. Il concernera des maisons dans des zones où il est estimé qu’il n’y aura pas de retour possible avant très longtemps. Il est déjà prévu de détruire 1080 maisons, dont 870 sur la seule commune de Naraha. Les autorités locales ont dénoncé le gaspillage d’argent public : la plupart de ces maisons ont bénéficié du programme de décontamination pour un coût moyen de 7300 euros par maison.
  • Etats-Unis : Un médecin rapporte qu’il suit plus de 500 marins malades présents sur le porte-avions USS Reagan qui a stationné dans le nuage radioactif au moment de l’accident de Fukushima. Pour 6 d’entre eux, il y a déjà eu ablation de la thyroïde.

13 février

  • Belgique : un nouveau rapport de l’AFSN, autorité de sûreté nucléaire belge, sur les microfissures sur les réacteurs de Doel 3 et Tihange 2 confirme que la situation est pire que prévue : 13 047 microfissures ont été trouvées sur Doel 3 (contre 8062 auparavant), 3149 sur Tihange 2 (contre 2011 auparavant). Selon le rapport, le risque est que ces microfissures entrainent une rupture de cuve, ce qui serait une catastrophe majeure. Des experts enfoncent le clou : ces microfissures concernent sans doute l’ensemble des réacteurs dans le monde.
  • Japon : Reporters sans frontières publie son classement annuel de la liberté de la presse. Le Japon recule de nouveau, conséquence de la nouvelle loi sur le secret. Avant l’accident de Fukushima, le Japon était classé à la 11e place, il est aujourd’hui à la 59e place. Le nucléaire et la démocratie ne semblent guère compatibles.
  • Japon : selon les données statistiques de la préfecture de Fukushima, il resterait au 1er janvier 2015, 118 862 personnes déplacées : 73 077 dans la préfecture et 45 735 hors de la préfecture. On en recensait 164 218 après la triple catastrophe : séisme/tsunami/accident nucléaire, au maximum en juin 2012.
  • Japon : selon les données statistiques de la préfecture de Fukushima, le taux d’anomalies congénitales dans la province resterait stable : 2,85 % en 2011, 2,39 % en 2012, 2,35 % en 2013. Ceci est au même niveau que la moyenne nationale (2,34 % en 2012).
  • Arctique : le magazine allemand Der Spiegel présente un rapport sur des études menées par des glaciologues dans les glaces éternelles. Selon eux, on y trouve une radioactivité deux fois plus importante en provenance de Fukushima qu’en provenance de Tchernobyl et également plus importante que les essais nucléaires atmosphériques.

14 février

  • Japon : la revue Géographie et culture publie un numéro spécial « Désastres et alimentation, le défi japonais » dans lequel se trouvent traduits plusieurs articles japonais. Un article montre comment s’est organisé le contrôle de la radioactivité dans la production agricole et comment les filières bio ont été pionnières. Un deuxième article s’interroge sur l’avenir des Teikei, l’équivalent de nos AMAP, car du fait des risques radioactifs, la suspicion a perturbé les relations de confiance entre producteurs et consommateurs. Plus on est proche de Fukushima et plus les craintes s’expriment, les gens partent… Certains producteurs essaient de se lancer dans la culture hors-sol, mais est-ce une solution ? Un article montre trois attitudes de consommateurs : certains font tout pour ne pas s’informer pour éviter l’anxiété, d’autres font l’effort d’acheter des produits provenant de la région contaminée pour encourager les agriculteurs qui contrôlent leur production, enfin un troisième groupe cherche à acheter des produits provenant des régions plus éloignées.

15 février

  • Japon : pour pouvoir redémarrer la centrale de Takahama, le gouvernement doit maintenant mettre en place une consultation locale. Habituellement, seules les communes arrosées par les redevances sont consultées et elles sont évidemment favorables à la reprise des versements d’argent. Mais cette fois-ci les communes situées dans un rayon de 30 km à qui on a demandé de mettre en place un plan d’évacuation veulent être consultées. Deux provinces voisines, elles aussi à moins de 30 km demandent à être incluses dans le processus. D’autant plus que la province de Fukui (à 5 km des réacteurs) avait obtenu auparavant un accord avec la compagnie Kepco prévoyant qu’elle puisse demander l’arrêt de la centrale dans certaines circonstances. Le gouvernement refuse pour le moment d’étendre cette consultation.
  • Belgique : le réacteur Doel 1 est arrêté le jour de son 40e anniversaire. Electrabel espère encore avoir une dérogation pour le relancer… mais l’affaire des fissures sur Doel 3 ne plaide pas pour ce scénario.
  • Japon : interrogé lors d’une conférence de presse, le premier ministre reconnaît qu’ on ne peut pas dire que Fukushima est réglé . Il ne disait pas la même chose lorsqu’il défendait l’organisation des Jeux olympiques à Tokyo.

16 février

  • Grande-Bretagne : EDF annonce un report du programme de réacteurs EPR. Trois causes sont évoquées : les élections générales en mai 2015 qui rend l’actuel gouvernement prudent, les difficultés à convaincre des compagnies chinoises de participer financièrement et le recours en justice de l’Autriche qui pourrait retarder la procédure pendant plusieurs années.
  • Japon : TEPCO lance un chantier pour bétonner les canalisations souterraines du réacteur n° 4. Ce réacteur n’a pas explosé, mais a été largement fragilisé par le tremblement de terre.
  • Japon : TEPCO annonce qu’après la libéralisation du marché de l’énergie, la compagnie souhaite vendre de l’électricité et du gaz dans l’ensemble du pays et que des contacts sont en cours pour s’associer à différents autres groupes : téléphonie mobile, assurance, gaz… pour bénéficier de leurs fichiers clientèle.
  • Japon : nouvelles données sur la contamination des poissons réalisées par TEPCO : à moins de 20 km de la centrale, un seul poisson dépasse les 100 Bq/kg, limite de consommation ; par contre dans le port de la centrale, c’est plus élevé, le record étant à 44 000 Bq/kg.
  • Japon : nouveau record de radioactivité dans 4 puits de forage près du réacteur n° 1 : jusqu’à 330 000 Bq/m3.
  • Etats-Unis : nouveaux témoignages sur les marins du porte-avions USS Reagan : quand les marins rentraient dans les bâtiments, ils déclenchaient les alarmes de détection de la radioactivité. Certains ont vu leurs mains, leurs bras, leurs testicules… enfler considérablement dans les jours qui ont suivi.

17 février

  • Japon : à 8 h 17 heure locale, séisme de magnitude 6,9 au nord-est du Japon au large de Miyako, à 300 km au nord de la centrale de Fukushima. Très violent, le séisme a été ressenti au-delà de Tokyo, à 500 km au sud. Ce séisme est suivi de multiples répliques dont une de magnitude 5,7 à 13 h 51 dont l’épicentre est sous terre et non en mer, au niveau d’Iwate. Une vague de 20 cm a déferlé sur les côtes. Les exploitants de centrales nucléaires affirment n’avoir aucun dégât.
  • Japon : changement de politique concernant les déchets nucléaires. Après 13 ans de recherche, il n’a pas été possible de trouver un site adéquat pour l’enfouissement des déchets à 300 m de profondeur. Le gouvernement opte donc pour un stockage réversible à faible profondeur. Il annonce qu’il va prospecter dans l’ensemble du pays pour trouver des sites. Toujours concernant les déchets, le gouvernement annonce envisager le stockage direct des combustibles irradiés, sans passer par le retraitement. L’usine construite pour cela ne fonctionne pas et son utilité n’a de sens que si l’on veut développer le MOX, mélange uranium-plutonium, dont la gestion est plus compliquée. L’abandon du retraitement est un coup dur pour la France, car l’usine a été construite par Areva sur le même modèle que celle de La Hague.
  • Japon : fin d’une troisième visite de neuf jours des experts de l’AIEA qui note le danger que représente l’accumulation des cuves d’eau contaminée. Les experts demandent également que le Japon mette en place un mode de stockage sûr pour les déchets engendrés par le démantèlement des réacteurs de Fukushima. Tous les grands médias japonais annoncent que l’AIEA suggèrerait une dilution de l’eau contaminée avant rejet en mer. Or le site Fukushima Diary s’est procuré le rapport des experts de l’AIEA et cette recommandation n’y figure pas. Le site se demande qui a fait passer la fausse information aux médias et pourquoi cela a été repris massivement.
  • Japon : TEPCO met en place un nouveau système de drains pour pomper l’eau en amont des réacteurs. Cela devrait nécessiter de pomper environ 1000 m3 d’eau par jour… et faire baisser de 200 m3 d’eau par jour l’eau qui est pompée en aval des réacteurs. L’eau en amont est moins contaminée, mais les associations de pêcheurs refusent qu’elle soit rejetée en mer. Donc TEPCO se retrouve avec des quantités journalières d’eau à stocker encore plus importante.
  • Japon : l’inspection du travail demande à TEPCO d’améliorer les conditions de travail sur le site. En mars 2014 et janvier 2015, il y a eu deux morts, mais également 8 blessés graves. Le rapport souligne que ces accidents proviennent en grande partie de la méconnaissance des règles de sécurité par les personnes engagées par les entreprises sous-traitantes et par le nombre insuffisant de personnes pour faire face aux multiples urgences. TEPCO indique vouloir mettre en place une formation pour le respect des règles de sécurité. Le vrai problème, c’est qu’il manque cruellement de volontaires pour aller se faire irradier sur le site… et que seuls les plus « paumés » sont embauchés.

18 février

  • France : la brigade financière qui enquête sur l’achat catastrophique d’Uramin par Areva a mis la main sur une lettre de septembre 2010, adressée à Avi Pazner, porte-parole de Benjamin Netanyahou, lui promettant 1 million d’euros s’il arrivait à convaincre le gouvernement israélien de soutenir le projet de réacteur nucléaire d’Areva en Jordanie. Une somme de 585 000 euros a été versée par la suite. Et c’est ainsi que nos hommes politiques continuent à soutenir le nucléaire…
  • Japon : le gouvernement a demandé un audit international à l’AIEA pour savoir si la NRA ne se montre pas trop tatillonne. Les exploitants de réacteurs se plaignent en effet des nombreuses exigences mises en avant qui retarde la clôture des dossiers de redémarrage. On se rappellera que les membres de la NRA les plus virulents — et notamment un géologue — ont pourtant été remplacés par des experts proches du milieu nucléaire. L’audit emmené par Richard Meserve et André-Claude Lacoste, ancien président de l’ASN française, conclut que la NRA fait son travail correctement et qu’il faut veiller à maintenir son indépendance.
  • Japon : le tourisme dans la préfecture de Fukushima n’a baissé par rapport à 2010, que de 40 % en 2011, de 15 % en 2013 (85 % d’inconscients !). Pour faire revenir les touristes, les autorités régionales annoncent l’émission de 190 000 bons de réduction pour les hôtels de la province. Rappelons que non seulement se promener au nord de Tokyo fait s’exposer à des doses de radioactivité, mais que se promener au Japon en général fait prendre le risque de manger des aliments contaminés.

19 février

  • Japon : le patron d’une entreprise sous-traitante est arrêté pour avoir employé un jeune de 15 ans sur le site de Fukushima alors que la législation du travail interdit le travail en zone radioactive aux moins de 18 ans. L’affaire remonte à avril 2014. Le jeune avait envoyé de force sur le chantier pour un salaire de seulement 20 € par jour. Le jeune s’était enfui après avoir été battu parce qu’il ne travaillait pas assez.
  • Japon : inauguration d’une autoroute qui part au nord de Tokyo et longe la nationale 6 et dont 14,3 km passe dans la zone contaminée, à seulement 6 km de la centrale. Cinq panneaux d’informations indiquent le taux de radioactivité et un conducteur qui passe à 70 km/h prend une dose estimée à 0,2 microsievert. En cas de bouchons ou d’accident…
  • France : l’armée demande des zones d’exclusion pour les éoliennes. Alors que de nombreuses éoliennes sont déjà installées dans la vallée du Rhône, le ministère de la Défense souhaiterait qu’elles soient interdites dans un rayon de 30 km autour des centrales… ce qui condamnerait de fait toute la vallée du Rhône ! Pourquoi cette demande ? L’armée n’a fourni aucune explication.

20 février

  • Japon : la NRA publie une carte de la contamination réalisée à partir d’un hélicoptère en novembre 2014. Donc après 44 mois. L’hélicoptère a fait les mesures à 300 m du sol puis il a été calculé l’équivalent à un mètre du sol. La carte indique clairement une zone de forte radioactivité selon un axe nord-ouest à partir de la centrale, mais aussi une radioactivité plus élevée qu’avant l’accident jusqu’aux portes de Tokyo.

21 février

  • France : Areva qui avait déjà un déficit cumulé fin 2013 de 4,5 milliards annonce un déficit 2014 de l’ordre de 4,9 milliards supplémentaires ! Ce chiffre ne prend pas en compte les 2,3 milliards que réclame la firme finlandaise TVO pour les 9 ans de retard déjà pris par le chantier de l’EPR. Titre du Monde : « Areva, un Fukushima industriel ». Et le quotidien de rappeler les objectifs d’Areva de 2011 : vendre 10 EPR dans le monde d’ici 2016 ! Areva n’en a vendu aucun. C’est la quatrième année déficitaire de suite. Une entreprise normale aurait déjà été mise en faillite. Mais ici, l’Etat est actionnaire à 84 % et nous allons devoir payer… un déficit qui est de l’ordre de celui de la Sécurité sociale !

22 février

  • Japon : des alarmes signalent une forte augmentation de la radioactivité dans des canalisations situées entre les réacteurs et l’océan. Le taux de radioactivité a été multiplié par 70 en quelques heures dans trois puits simultanément (jusqu’à 7230 Bq/l alors que la limite pour les rejets en mer est de 5 Bq/l). TEPCO a évacué rapidement l’hypothèse d’une rupture dans une cuve de stockage de l’eau contaminée… mais n’a pas donné d’explication sur la cause de cette augmentation.
  • Japon : l’agence de presse Jiji rend publique une étude sur le coût du combustible nucléaire. Le Japon a acheté du combustible MOX à Areva partir de 1999 pour des tests dans 6 réacteurs nucléaires dont le réacteur n° 3 de Fukushima Daï-chi, réacteur accidenté. La comparaison avec l’achat de combustible en uranium enrichi classique provenant des Etats-Unis, montre que le Japon a payé le MOX neuf fois plus cher ! Ceci explique l’annonce du gouvernement d’arrêter l’usage du MOX, lequel coûte également beaucoup plus cher ensuite à surveiller comme combustible usé.

23 février

  • Japon : les autorités régionales de la province de Fukushima autorisent le transfert des déchets radioactifs issus des travaux de décontamination sur le site du futur site d’entreposage des déchets. Les maires concernés ont protesté estimant que le gouvernement n’avait toujours pas donné d’explications sur ce qui se passerait à la fin du stockage provisoire prévu dans 30 ans. Les élus locaux demandent également la mise en place d’un contrôle citoyen du site. Le gouvernement espère lui pouvoir organiser symboliquement le premier transfert le 11 mars prochain, pour le 4e anniversaire de l’accident.

24 février

  • Japon-France : au théâtre du Rond-Point, à Paris, Naoto Kan, premier ministre japonais au moment du début de la catastrophe, témoigne de son actuel engagement pour sortir du nucléaire. Il rappelle sa peur, son incapacité à avoir des informations fiables, le difficile débat sur l’évacuation ou non de Tokyo et s’élève contre l’idée de redémarrer des réacteurs aujourd’hui. « Les scientifiques nous disent qu’il ne peut y avoir de risque zéro. Dans ce cas, il faut arrêter toutes les centrales nucléaires existantes ».
  • Japon : le site Fukushima Diary donne l’alerte : pour faire la promotion du Japon et aider les agriculteurs en difficulté de la région de Fukushima, la compagnie aérienne All Nippon Airways a décidé de servir à bord de ses avions des plats et des bières réalisés à partir d’ingrédients provenant de la région de Fukushima. 

25 février

  • Japon : l’enquête sur les fuites d’eau détectées le 22 février contribue à faire avouer à TEPCO qu’ils ont connaissance de différentes fuites à partir des réacteurs qui n’ont pas été signalées à la NRA. Notamment, TEPCO avait découvert en avril 2014 que de l’eau de pluie descendait du toit du réacteur n°2 par une conduite directement reliée à la mer et n’avait rien fait depuis. Des scientifiques publient sur le site Fukushima Diary des données prouvant que les fuites ne datent pas d’avril 2014… mais ont été continuent depuis le début de l’accident. TEPCO a toujours négligé ces écoulements d’eau de pluie alors que certaines mesures indiquent des taux de radioactivité énormes (jusqu’à 29 400 Bq/l en césium, 52 000 Bq/l au total). TEPCO a évoqué comme excuse la difficulté d’aller faire des mesures sur le toit du réacteur (trop radioactif). Les compagnies de pêcheurs ont protesté contre ces nouveaux mensonges par omission. Le gouverneur de la province a également protesté et annoncé qu’il allait mettre en place ses propres inspections du site.
  • Japon : selon le quotidien Asahi , l’Agence de reconstruction a envoyé des questionnaires aux habitants des territoires évacués entre août et octobre 2014. Environ 60 % des personnes ont répondu. A Namié, 7000 foyers avant l’accident, seuls 19,4 % envisagent un retour dans les zones où la décontamination a permis, en principe de descendre en-dessous de 20 mSv/an, cela descend à 16,6 % dans les zones plus contaminées. A Tomioka, 5600 foyers avant l’accident, seuls 14,7 % envisagent un retour dans les zones où la décontamination a permis, en principe, de descendre en-dessous de 20 mSv/an, cela tombe à 11,1 % dans les zones plus contaminées. Ceux qui ne veulent pas revenir évoquent principalement des taux de radioactivité trop importants. Dans le district de Futaba où le retour a été autorisé, 5 lycées sur 8 communes totalisaient 1500 élèves avant l’accident, il n’en reste plus que 337 aujourd’hui. Dans le district d’Hirono, où le retour est prévu pour avril 2015, cinq anciens lycées vont être fermés et remplacés par un seul lycée dans la zone la moins contaminée. Comme les élèves viendront de plus loin, il comprend un pensionnat.
  • Japon : toujours dans Asahi, un paysan de Iitaté-mura explique qu’il aimerait rentrer pour reprendre sa production agricole, mais qu’environ un tiers de la surface agricole de la commune est occupé par le stockage des sacs de décontamination.
  • Japon : un poisson pêché dans le port de Fukushima le 6 janvier 2015 présente une radioactivité de 44 000 Bq/kg (soit 440 fois la limite de consommation).

26 février

  • Monde : le Courrier international reprend un article paru dans Newsweek où un ingénieur britannique, John Large, explique combien il est facile de provoquer un accident nucléaire à l’aide de drones : un premier drone provoque des courts-circuits sur les lignes haute-tension extérieures aux réacteurs. D’autres drones placent des charges explosives ou déversent un produit corrosif sur les groupes électrogènes censés prendre le relais en cas de panne électrique… et quelques minutes plus tard, le réacteur commence à fondre comme à Fukushima. Budget : quelques milliers d’euros. Selon l’ingénieur, les centrales ont été pensées pour résister à un accident, pas à un attentat.
  • Japon : selon le quotidien Maïnichi, TEPCO est condamné en justice à indemniser les 405 employés d’une coopérative agricole sur les communes partiellement évacuées de Sôma, Minami-Sôma, Iitaté et Shinchi.
  • Japon : les autorités présentent aux habitants de Kawamata les résultats de la décontamination après nettoyage de 350 habitations et de forêts proches et avant décontamination de 960 hectares de terres agricoles et de routes. Cela va de 0,53 à 1,75 microsievert par heure ce qui est inférieur à la norme adoptée par le gouvernement après l’accident (3,8 microsieverts par heure soit l’équivalent de 20 millisieverts par an), mais supérieur à l’ancienne norme (0,23 microsieverts) dont nombre d’habitants réclament l’application.
  • Japon : le gouvernement lève l’interdiction de vente de produits agricoles des communes de Naraha et Kawauchi, deux communes évacuées. Cela après des contrôles en octobre et décembre 2014 qui ont tous donné des contaminations inférieures à la limite fixée (100 Bq/kg).
  • Japon : les opposants à la relance du nucléaire occupent une pelouse devant le ministère de l’économie à Tokyo, depuis septembre 2011. Le gouvernement vient d’obtenir du tribunal leur condamnation et demande en indemnité un loyer de 150 euros par jour (soit un total de 216 000 euros). Le juge a estimé que la présence de tentes sur ce terrain privé gêne les visiteurs et fait courir un risque d’incendie. A ce jour, aucune personne n’a, par contre, été condamnée pour l’accident nucléaire.
  • Japon : polémique au Japon entre experts sur le maintien ou non de la norme de 20 millisieverts pour l’évacuation des personnes. En effet, les normes internationales de la CIPR, Commission internationale de protection contre le rayonnement, prévoit une évacuation pour des expositions comprises entre 20 et 100 millisieverts par an. Le Japon se vante d’avoir choisi la norme la plus sévère. Mais le même CIPR précise que cette mesure d’urgence ne peut concerner le long terme et que pour le long terme, la limite d’évacuation doit être comprise entre 1 et 20 millisieverts par an… Or quand passe-t-on de la situation d’urgence au long terme ? Des scientifiques suggèrent au gouvernement, 4 ans après le début de l’accident, de descendre la norme pour éviter les problèmes de santé qui viennent de l’accumulation sur le long terme. Et là, dans la nouvelle fourchette, le Japon est au maximum. Les Etats-Unis sont intervenus plusieurs fois pour demander au Japon de descendre la limite à 5 mSv par an… ce qui obligerait de fait à évacuer de nouvelles populations. Ce que ne veut surtout pas faire le gouvernement.

27 février

  • Japon : les indemnités versées par TEPCO s’arrêtant, deux cliniques du district d’Odaka, annoncent leur fermeture prochaine. 90 personnes vont perdre leur emploi. Deux autres cliniques avaient déjà fermé dans la zone évacuée. La disparition de nombreux équipements de ce genre devrait compliquer les envies de retour des autorités.
  • Japon : l’autorité de sûreté, la NRA, annonce qu’elle entame un plan d’urgence pour les zones situées entre 30 et 50 km en cas d’accident dans une centrale nucléaire. La NRA fait le bilan qu’il aurait été utile dans le cas de Fukushima, de distribuer des pastilles d’iode au moins jusqu’à 50 km alors que cela a été limité à 30 km. C’est l’annonce indirecte que les cancers de la thyroïde vont se multiplier.
  • Japon : les associations de pêcheurs réunies en huis-clos ont fait savoir leur manque de confiance dans les plans proposés par TEPCO pour le rejet en mer d’eau soi-disant décontaminée. Ils ont décidé de ne pas se prononcer sur les propositions de la firme ni de fixer de nouvelles dates de réunions avec elle.
  • Japon : nouvelle fuite d’eau découverte sur le site après que des alarmes aient sonné. Une flaque de 20 m sur 6 m et 1 cm de profondeur a été découverte dans le bâtiment turbine du réacteur n°4. La flaque présente une contamination de 11200 Bq/l en césium 134 et 137 et le total atteint 13,44 millions de becquerels. TEPCO ne sait pas s’il s’agit d’une fuite du réacteur ou d’eaux de pluie contaminées.

28 février

  • France : comme en avril 2014, la centrale de Fessenheim est de nouveau totalement à l’arrêt. Un réacteur est normalement arrêté pour maintenance et une fuite en salle des machines a provoqué l’arrêt de l’autre réacteur. Les opposants font remarquer que cela n’a provoqué aucun manque d’électricité… donc que l’on peut s’en passer définitivement.
  • France : selon une étude de Médiapart sur les comptes d’Areva, il s’avère que la firme sert à bien autres choses que le nucléaire : rémunération de conseillers militaires israéliens, achat d’avions à des présidents étrangers, remise de rançons à Al Qaïda…