Fukushima, décembre 2015

1er décembre

  • Japon : le quotidien Asahi annonce que 11 nouveaux cas de cancer de la thyroïde ont été confirmés à Fukushima sur des personnes ayant moins de 18 ans au moment de l’accident. Cela fait monter le total pour cette population jeune à 115 cas auxquels s’ajoutent 39 autres cas détectés sur un autre groupe de population.

2 décembre

  • Japon : une enquête portant sur les 1388 entreprises dans les 12 communes évacuées conclut que 45 % d’entre elles seulement expriment encore un espoir de pouvoir reprendre ses activités sur place. Cela se répartit ainsi : 19 % ont déjà repris une activité sur place, 12 % ont repris une activité ailleurs et espèrent revenir, 14 % ont suspendu leur activité et espèrent la reprendre. La même étude concernant 70 établissements médicaux sur 6 communes évacuées (5 hôpitaux ou cliniques, 40 cabinets médicaux et 25 cabinets dentaires) indique que 6 ont rouvert et 14 espèrent rouvrir.
  • Japon : le ministère de la Santé, du travail et des affaires sociales publie les résultats des contrôles faits sur les zones de décontamination : sur 342 entreprises contrôlées entre janvier et juin 2015, 233 (68,1 %) ne respectent pas la réglementation. 230 effractions concernent la santé et tout particulièrement le contrôle de la radioactivité à laquelle les travailleurs sont exposés. Des chiffres en hausse par rapport à l’année 2014. Le taux est de 59,2 % pour les 184 entreprises sous responsabilité de l’Etat et de 78,4 % pour les 124 sous responsabilités des communes non évacuées.
  • Japon : TEPCO a signé un accord avec la famille d’un éleveur qui s’était suicidé en juin 2011 après l’interdiction qui lui avait été faite de commercialiser son lait, celui-ci étant trop radioactif. La veuve qui avait porté plainte en mai 2013 demandait l’équivalent d’un million d’euros. Le montant de la transaction n’a pas été rendu public, mais la femme a indiqué que si la somme n’est pas celle demandée, elle a accepté simplement pour pouvoir tourner la page avec ses enfants.

3 décembre

  • Japon : un laboratoire indépendant a renouvelé des mesures du sol dans la préfecture de Chiba, sur une ferme de Kimitsu dont les produits agricoles sont autorisés à la commercialisation. Elle a trouvé 45 Bq/kg en 2015… soit le même taux de contamination qu’un an avant.

4 décembre

  • Japon : le gouverneur de la province de Fukushima vient de donner son accord à l’ouverture d’un centre de stockage de déchets radioactifs sur la commune de Tomioka. Ce stockage concerne des déchets de décontamination dont la pollution au césium est comprise entre 8000 et 100 000 Bq/kg. Le volume prévu est de 650 000 m3. Le nom est joli : « Fukushima Ecotech Clean Center » : ils ont réussi à mettre écolo et propre dans le titre ! Selon les données du ministère de l’Environnement, il y aurait déjà 166 000 tonnes de ce type de déchets collectés dans les 12 provinces concernées, dont 138 000 tonnes pour la seule province de Fukushima. Le gouverneur de Fukushima souhaite que les déchets de sa province soient prioritairement évacués. Un incinérateur construit dans le district de Warabidaïra à Iitaté devrait brûler des déchets moins contaminés dont les cendres (censées rester sous le seuil de 100 000 Bq/kg) devraient rejoindre Tomioka. L’incinérateur devrait brûler 240 tonnes par jour pendant trois ans (260 000 tonnes au total) : principalement des fourrages et des débris de maisons détruites par le tsunami.

5 décembre

  • Japon : le quotidien Maïnichi rapporte le témoignage d’un homme qui est autorisé à rentrer chez lui à Nahara. Il rapporte que sur 90 foyers de son hameau, trois familles seulement dorment sur place, les autres venant plus ou moins régulièrement. Cet homme refuse de rester chez lui depuis qu’ayant mesuré la radioactivité, il a découvert des taux qui atteignent parfois jusqu’à 10 microsieverts par heure.
  • Japon : le quotidien Maïnichi explique que pour loger 43 700 familles déplacées de zones à « retour difficile »on est en train de construire 4890 logements ! Même en tenant compte des 2800 logements supplémentaires prévus pour les victimes du tsunami, cela ne permettra de reloger que 17 % des familles.

6 décembre

  • Etats-Unis : le Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI), qui effectue une surveillance citoyenne de la contamination de l’eau de mer dans le Pacifique annonce que la plus forte contamination reste faible à 0,011 Bq/l du fait de la dilution dans l’océan… mais qu’elle est en hausse par rapport aux mesures faites en 2014.
  • Japon : le 1er avril 2016, chaque consommateur pourra choisir la compagnie électrique de son choix. Le gouvernement publie un décret qui précise que ces compagnies n’auront pas l’obligation d’indiquer l’origine du courant électrique… Cependant, celles qui n’utilisent pas le nucléaire pourront quand même le faire savoir.
  • Japon : au cours d’une inspection, TEPCO découvre que 2000 câbles n’étaient pas installés correctement — au regard des normes de protection contre les incendies — sur ses deux centrales nucléaires de Kashiwazaki-Kariwa (Niigata) et de Fukushima Daï-ni. Ce sont 1745 câbles dans les réacteurs 1 à 7 de la première et 234 dans les réacteurs 3 et 4 de la deuxième. Il y a aussi des problèmes avec des plaques de séparation entre les câbles : 748 à Kashiwazaki-Kariwa et 54 à Fukushima Daï-ni. TEPCO n’a remis ces comptes-rendus qu’en novembre 2015 alors que les nouvelles règles sont en vigueur depuis juillet 2013.
  • Japon : des habitants proches du surgénérateur de Monju, à l’arrêt depuis 20 ans, préparent une action en justice pour demander son arrêt définitif. Ce n’est pas la première action juridique en ce sens, sans succès pour l’instant.

7 décembre

  • France : EDF cessera d’être une des valeurs du CAC40 à partir du 21 décembre. C’est Euronext, gestionnaire de la Bourse de Paris, qui a pris cette décision. EDF a en effet perdu 42 % de sa valeur boursière pour la seule année 2015… alors que le CAC40 est monté de 11 %.

8 décembre

  • Japon : le surgénérateur de Monju passe le cap des 20 ans de panne !
  • Japon : la NRA s’inquiète de la fragilité des conteneurs dans lesquels ont été transférés les assemblages de combustibles sortis de la piscine du réacteur n° 4.

9 décembre

  • Japon : selon Matsuhei Murata, ancien ambassadeur du Japon en Suisse, un violent tremblement de terre dans la région de Fukushima pourrait provoquer une fissure suffisante dans les réacteurs accidentés pour que les barres de combustibles en fusion se retrouvent à l’air libre. Un tel scénario libérerait une radioactivité telle qu’une grande partie du nord du Japon deviendrait inhabitable… mais malheureusement, il n’y a rien à faire pour éviter un tel scénario. Il dénonce par ailleurs le silence qui s’est fait du côté des autorités sur le fait qu’un nuage radioactif continue jour après jour à sortir des réacteurs. Il explique ce silence par l’enjeu des Jeux olympiques prévus à Tokyo en 2020.

10 décembre

  • Allemagne : alors que le pays s’est normalement engagé dans la sortie du nucléaire, l’institut de recherche Max Planck annonce l’inauguration d’un réacteur expérimental de fusion nucléaire (par opposition aux réacteurs nucléaires actuels où l’on casse des atomes, il s’agit là d’agréger des atomes). C’est présenté comme n’ayant pas les inconvénients des réacteurs en terme de radioactivité et de déchets, ce qui est totalement faux. Il s’agit là d’un projet concurrent d’ITER actuellement en construction à Cadarache (Bouches-du-Rhône).
  • Japon : nouveaux chiffres du ministère de l’Environnement : il y avait fin septembre 2015, 9,16 millions de sacs contenant des déchets radioactifs répartis sur 114 700 sites provisoires. Chaque sac fait un mètre cube. Et ce n’est pas fini : le gouvernement cherche des lieux de stockages pour 16 à 22 millions de m3.

12 décembre

  • Japon : selon les chiffres communiqués par TEPCO, la contamination des eaux souterraines est passée en un an de 92 000 Bq/l à 390 000 Bq/l… soit une multiplication par 4000.

14 décembre

  • Japon : selon les autorités de Fukushima, les contrôles de radioactivité dans les cantines des écoles (549 repas contrôlés) indiquent toujours moins de 1 Bq/kg.
  • Japon : trois communes ont été sélectionnées depuis plus d’un an pour accueillir un centre de stockage des déchets radioactifs pour une durée de trente ans : Kami, Taïwa et Kurihara. Les mairies avaient donné leur accord dans un premier temps, mais depuis les habitants bloquent toutes les tentatives des géologues pour venir étudier le terrain. Les maires ont fait marche arrière et demandent que le stockage se fasse sur le site de la centrale accidentée. La préfecture répond que c’est impossible.

15 décembre

  • Belgique : le réacteur fissuré de Tihange 2 a redémarré. Il était arrêté depuis mars 2014 suite à la confirmation de nombreuses fissures… qui ne sont plus maintenant que des microbulles.
  • Japon : à Osaka, ville située à plus de 600 km au sud-ouest à vol d’oiseau (ou de nuage radioactif) de Fukushima, des poussières analysées par un laboratoire indépendant montrent un taux de radioactivité de 62,5 Bq/kg en césium 134 et 135. Cette radioactivité provient de Fukushima. Osaka est beaucoup plus au sud que Tokyo (à seulement 200 km au sud-ouest de Fukushima).
  • Japon : les taux de strontium, un autre polluant majeur qui provoque des cancers des os, est en hausse rapide dans les eaux souterraines autour de Fukushima. En deux mois, la hausse atteint 170 %.

16 décembre

  • Japon : TEPCO envisagerait d’évaporer l’eau radioactive à raison de 400 m3 par jour. Problème : cela représenterait 4,2 milliards de becquerels de tritium par m3. Pour limiter la présence de radioactivité, TEPCO envisage de relâcher la vapeur à haute température (autour de 1000 °C). Outre la consommation d’énergie énorme que ça demanderait, cela ne supprime pas la radioactivité ! (si on pouvait la brûler, ce serait tellement simple.)

17 décembre

  • Japon : le budget prévu pour la décontamination en 2016 est revu à la hausse et atteindra 4 milliards d’euros. Rien que le stockage et la surveillance des sacs coûtent 1 milliard d’euros. Les études pour les stockages à 30 ans devraient atteindre 1,6 milliard.

18 décembre

  • Suisse : l’électricien BKW vient de déposer un dossier auprès des autorités pour demander l’autorisation d’arrêter la centrale de Mühleberg d’ici décembre 2019.
  • France : alors qu’il faudra peut-être ressortir la cuve défectueuse, EDF annonce ce jour avoir fini la fermeture du bâtiment réacteur.
  • Japon : TEPCO annonce que le bouclage du mur entre les réacteurs et la mer provoque une montée importante des eaux dans les réacteurs accidentés. Problème : une partie de cette eau s’avère salée (remontée d’eau de mer) ce qui contribue à accélérer la dégradation des appareillages des réacteurs. Cette présence de sel complique également le pompage et le traitement de l’eau, le sel corrodant les pompes, les filtres… Le mur semble donc amplifier les problèmes et non les résoudre.

19 décembre

  • Belgique : arrêt d’urgence à Tihange 1 après un début d’incendie dans la partie non nucléaire. Un technicien est sérieusement blessé.
  • Pacifique : l’AIPRI, Association Internationale pour la Protection contre les Rayons Ionisants, rappelle que les appareils de mesure actuels ne permettent pas de détecter le plutonium dans l’eau en dessous d’une concentration de 0,78 Bq/l… alors que la dose pour déclencher une maladie est beaucoup plus basse. Ainsi, avant que l’on détecte le plutonium dans l’océan Pacifique en provenance de la centrale de Fukushima, les dégâts environnementaux seront déjà immenses pour la faune et la flore sans qu’on puisse faire le lien. Officiellement, selon la Nuclear Regulatory Commission (Etats-Unis), au moins deux tonnes de plutonium ont fui de Fukushima dans le Pacifique.
  • Japon : le gouvernement japonais aimerait modifier encore les règles de stockage des déchets nucléaires. Actuellement, ne sont pas considérés comme des déchets radioactifs, ceux qui ne dépassent pas 8000 Bq/kg (contre 200 Bq/kg dans l’Union européenne). Le gouvernement aimerait déclasser les déchets qui seront sous ce seuil au bout de 4 ans de stockage (comme la radioactivité baisse avec le temps, cela revient à remonter le taux initial).

20 décembre

  • Japon : dans un entretien accordé à l’agence Associated Press , le directeur de la centrale de Fukushima, Masuda Naohiro, avoue qu’il est incapable d’annoncer un coût pour la gestion de l’accident, ni une date à laquelle seront arrêtées les réactions de fusion des réacteurs accidentés, ni quand cessera l’émission d’un nuage radioactif, ni quand cesseront les écoulements en mer. Il a parlé d’une situation de « zone de guerre », de l’incapacité de contrôler ce qui se passe, de l’impossibilité à mettre au point des robots qui résistent à la radioactivité. Il n’est pas en mesure d’assurer qu’un démantèlement puisse démarrer avant une dizaine d’années. Des propos à l’opposé du discours officiel du gouvernement.
  • Japon : TEPCO publie une estimation des doses de radioactivité qui sont sorties des réacteurs au début de l’accident en mars 2011. Le maximum aurait été atteint les 15 et 16 mars 2011 avec de l’ordre de 100 Sv/h.
  • Japon : La centrale de Takahama a demandé à redémarrer. Pour cela, elle a besoin que le plan d’urgence soit adopté selon les nouvelles normes mises en place, avec notamment passage de 20 à 30 km pour l’évacuation : plan d’urgence extrême. Cela concerne 180 000 personnes vivant dans un rayon de 30 km.>
  • Japon : les exploitants de la centrale de Sendaï, où sont les deux réacteurs en fonctionnement, viennent de déposer le permis de construire d’une deuxième salle de commande bunkérisée, conformément aux nouvelles exigences de sûreté. Cela devait être fait pour 2018 initialement, mais la NRA a accepté de reporter la limite à 2020.

21 décembre

  • Japon : sur 100 000 personnes encore déplacées, 19 373 vivent encore dans des préfabriqués. 38 % d’entre eux restent inoccupés, ce qui laisse une impression d’abandon pour ceux qui y sont encore. 11 évacués se sont suicidés entre janvier et juillet 2015 dont 2 dans ces préfabriqués. Le gouvernement annonce régulièrement le retour d’habitants… ce qui correspond concrètement au sacrifice de la santé de ceux qui acceptent de rentrer.
  • Japon : le slogan « le nucléaire, l’énergie d’un futur radieux » qui figurait à l’entrée du village de Futaba est démonté. 7000 personnes avaient signé une pétition pour son maintien comme mémorial des erreurs du passé.
  • Japon : à Minami-Soma, ville soi-disant décontaminée, une association a fait des mesures qui vont de 0,1 à 12 µSv/h (microsieverts par heure)… alors que la limite officielle est de 0,23 µSv/h (20 fois plus élevée qu’avant l’accident). Donc on a jusqu’à 50 fois la dose limite officielle actuelle et 1000 fois plus que la norme avant l’accident… Des enfants vivent là en permanence.

22 décembre

  • Japon : le gouvernement annonce le lancement d’une étude pour trouver un processus permettant le « recyclage » des sols contaminés dans des routes ou des endiguements. Ceci faute de trouver un lieu de stockage. Après avoir dilué les effluents liquides pour descendre en dessous des limites avant leur rejet en mer, il serait procédé de même pour les déchets solides ! La dilution ne diminue malheureusement pas la quantité totale de radioactivité.
  • Japon : TEPCO admet que les nuages radioactifs ont atteint le 15 mars 2011 jusqu’à 100 Sv/h (soit 400 millions de fois la limite autorisée).

24 décembre

  • Japon : le tribunal de district de Fukui a annulé la décision judiciaire prise au printemps dernier qui avait bloqué le redémarrage des réacteurs 3 et 4 de la centrale de Takahama. La compagnie électrique Kansai Electric Power va pouvoir reprendre les démarches juridiques. Les opposants vont étudier un recours devant la Cour suprême.

25 décembre

  • Japon : selon le dernier recensement, la population de la province de Fukushima a perdu 115 000 habitants (-5,7 %) depuis l’accident nucléaire. Les femmes (-7,3 %) partent plus que les hommes (-4 %). La baisse réelle est sans doute plus forte, car de nombreuses personnes propriétaires de maisons évacuées maintiennent leur adresse locale alors qu’elles vivent ailleurs.
  • Japon : 106 personnes ont porté plainte pour demander l’arrêt définitif du surgénérateur de Monju, en panne depuis 1995.

26 décembre

  • Japon : suite au jugement du 24 décembre dernier, KepCo annonce le début du chargement du réacteur n° 3 de Takahama et vise un redémarrage effectif à la fin janvier 2016.
  • Japon : TEPco a acheté des spots publicitaires sur les télévisions japonaises qui vantent la sûreté des installations nucléaires de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa à Niigata. La compagnie a dépensé 2 milliards d’euros pour mettre les réacteurs de cette centrale aux normes, mais la NRA demande encore de nombreux travaux. Ces réacteurs ont été arrêtés en juillet 2007, déjà suite à un séisme. Un seul réacteur avait redémarré en 2009, avant l’arrêt total, consécutif au séisme de 2011.
  • Japon : à quatre reprises une alarme se déclenche signalant une fuite de sodium dans le réacteur de Monju (à l’arrêt depuis 1995). Fausse alerte : il s’avère que c’est l’alarme qui dysfonctionne.
  • Japon : Chûbu Electric demande l’autorisation de redémarrer la centrale de Hamaoka après avoir dépensé 1,13 milliard d’euros dans la construction d’un mur de 22 m de haut et de 1,6 km le long de l’océan.
  • Japon : TEPCO reçoit une nouvelle aide de 431 millions d’euros de la part de l’Etat. C’est le 47e versement pour un montant total de 44 milliards d’euros. Ces sommes servent à financer partiellement les opérations de décontamination dont le coût par les collectivités publiques est déjà estimé à plus de 85 milliards d’euros. Par ailleurs, le gouvernement a prévu un budget sur dix ans de 244 milliards d’euros pour la réhabilitation… ce qui fait déjà un total de 329 milliards et n’inclut pas les coûts de ce qui se passe sur le site de la centrale. Ce total n’intègre que la décontamination à 20 m des habitations et des voies de circulation… et laisse de côté 70 % de la surface essentiellement constituée de forêt. Si avec 329 milliards, on ne « nettoie » que 30 % de la surface, il faudrait donc plus de 1000 milliards pour tout « nettoyer ». On met des guillemets, car il s’agit de descendre en dessous d’une exposition de 20 mSv/an alors que la limite avant l’accident était de 1 mSv/an). Pour revenir à l’état initial, il faudrait sans doute multiplier cette somme par un facteur 100. Ce qui augmente « légèrement » le coût de l’électricité nucléaire !
  • France : le gouvernement publie un décret qui annonce qu’à partir du 18 février 2016, le plafond de prise en charge par l’Etat d’un accident nucléaire passe de 91 millions à 700 millions… à comparer avec les centaines de milliards déjà dépensés à Fukushima ou à Tchernobyl.

28 décembre

  • Japon : le gouvernement a interrogé les familles de 80 personnes qui se sont suicidées suite à la catastrophe de Fukushima. Pour 42 cas, ce sont les problèmes de santé qui sont avancés, pour 16 cas les difficultés financières, pour 14 cas, les problèmes familiaux. Parfois, plusieurs causes sont avancées.

29 décembre

  • Japon : TEPCO annonce avoir filmé un renard qui pénètre dans le réacteur n° 2. Il n’en est pas ressorti. Il est probablement mort rapidement vu le niveau de radioactivité.
  • Japon : KEPco annonce la fin du chargement du réacteur n° 3 de Takahama avec 157 assemblages de combustibles, dont 24 de MOx, un mélange particulièrement dangereux (il y en avait dans le réacteur n° 3 accidenté à Fukushima). Les opposants rappellent que le plan d’évacuation n’est pas réaliste et que le plan d’évacuation des déchets n’est pas disponible.

30 décembre

  • Japon : un Japonais vivant à Iwaki, dans la province de Fukushima, a fait mesurer la radioactivité de poussières de sa maison prélevées entre septembre et novembre 2015 par un aspirateur : 5600 Bq/kg.

31 décembre

  • Japon : le pays termine l’année avec seulement 2 réacteurs en fonctionnement, ce qui ne pose pas de problème d’approvisionnement particulier pour l’électricité. 3 autres réacteurs ont presque fini les démarches les autorisant à démarrer. 23 autres réacteurs ont fait des demandes de redémarrage. 11 autres ont été détruits ou arrêtés définitivement. Les 19 derniers seront probablement abandonnés, car ne répondant plus aux normes ou ne pouvant plus s’y mettre.
  • Japon : à Naraha où le retour a été autorisé le 5 septembre 2015, 5 % des habitants seulement sont rentrés.
  • France : alors que la bourse de Paris a augmenté en 2015 de 10 %, EDF (37 milliards de dettes) a perdu 41 % de sa valeur en bourse. Areva (10 milliards de dettes). Et à la fin, c’est le contribuable qui paie…