Fukushima, août 2014

1er août

  • Japon : le dossier de KEPCO pour le redémarrage de la centrale de Takahama est rejeté après que la NRA ait trouvé une énorme faute de calcul concernant la protection contre les tsunamis.
  • Japon : des fraises cultivées à Iitaté, village initialement évacué, sont mises en vente. C’est la première fois que sont mis en vente des produits de la zone évacuée : les fraises ont été cultivées sous serre sur une terre entièrement renouvelée.
  • Japon : TEPCO annonce le début des travaux sur le toit du réacteur n°1. Cela va durer jusqu’en 2017 et va consister à organiser le retrait des éléments de combustible usagé présents dans la piscine. Particularité : cette piscine servait à stocker des assemblages endommagés. Il y en a 70 sur 292. TEPCO n’indique pas pour le moment comment leur évacuation va pouvoir être organisée.
  • Japon : TEPCO annonce une amélioration de sa station de traitement de l’eau contaminée, ALPS, qui devrait pouvoir de nouveau fonctionner en décembre 2014. Originellement, cette usine devait fonctionner en septembre 2012... soit déjà plus de deux ans de retard. Même si cette usine arrivait un jour à fonctionner, cela ne résoudrait pas les problèmes car elle ne peut pas filtrer le tritium et l’eau qui en sortira devra toujours être stockée sur place. L’eau sera moins contaminée en 62 radio-éléments... mais ces derniers se retrouveront dans des filtres qu’il faudra stocker également. Est-ce un bénéfice ? Physiquement, ce n’est pas sûr. Mais cela permet à TEPCO de communiquer sur ses efforts pour améliorer la situation. N’ayant jamais fonctionné correctement cette usine n’a pas le feu vert de la NRA pour le moment. Elle ne l’aura peut-être jamais. Les médias japonais rappellent que TEPCO avait annoncé juste avant la présentation de la candidature de Tokyo pour les jeux olympiques, que toute l’eau serait traitée par cette usine avant mars 2015. Il n’en est évidemment plus question.

2 août

  • Japon : 4 préfectures dont celle de Fukushima, demandent au gouvernement de mettre en place un processus permettant d’assurer un nombre suffisant de travailleurs sur le site de Fukushima. Sous-entendu : on manque de volontaires !
  • Japon : TEPCO confirme que de l’eau extrêmement radioactive fuit maintenant des piscines des réacteurs 5 et 6 (non accidentés, mais manifestement mal entretenus).
  • Japon : pour diminuer ses frais, le Ministère de l’environnement envisagerait de passer la limite d’intervention de 0,23 microSv/h à 0,6 microSv/h.

3 août

  • Japon : le maire pro-nucléaire de Genkai où se trouve la centrale du même nom, vient d’être réélu pour un troisième mandat. Ses deux opposants proposaient l’arrêt de la centrale.
  • États-Unis : un rapport gouvernemental estime maintenant à 1750 marins du porte-avion USS Reagan, le nombre de ceux qui ont été exposés au nuage radioactif de Fukushima, et qui présentent des « troubles mal définis » : trouble de la thyroïde, avortements spontanés, impuissance, complications à la naissance des enfants...
  • Japon : selon TEPCO, les fuites observées sur les piscines des réacteurs 5 et 6 seraient dues à la corrosion provoquée par l’eau de mer... Donc 40 mois après, on apprend incidemment que ces deux réacteurs à l’arrêt au moment du tsunami, ont été noyés par la vague.
  • Japon : une étude sur les saignements de nez indique que leur fréquence est 3,8 fois plus importante à l’est du pays (du côté de Fukushima) qu’à l’ouest.

4 août

  • Japon : 4 personnes ont été inculpées pour avoir tenté une escroquerie à l’indemnisation, se faisant passer pour des victimes de l’accident.
  • Japon : TEPCO a découvert une nouvelle fuite dans le circuit de refroidissement du réacteur n°5 (non accidenté).
  • Japon : l’Université de Tokyo en relation avec des industriels (Toshiba) annonce qu’elle travaille à la mise au point d’une centrale d’hydroliennes utilisant les courants marins. 400 générateurs utilisant 10 km2 de fonds marins pourraient avoir une puissance de 800 MW et fonctionner d’ici 2030. Le rendement devrait dépasser les 60 %. Il reste différentes questions techniques à résoudre concernant la maintenance, le réseau électrique sous-marin, la résistance aux séismes...

5 août

  • Japon : le gouverneur de la région de Miyagi annonce le lancement d’études pour le stockage des déchets de l’accident (boues de station d’épuration, cendres d’incinérateurs, végétaux et terre contaminée à plus de 8000 Bq/kg) prétextant que les sacs de stockage actuels ne vont pas résister longtemps et qu’il y a urgence à trouver un site. Mais les trois communes pressenties par le gouverneur ont annoncé leur refus d’accueillir un tel centre. Elles demandent que ces déchets soient stockés sur le site de la centrale accidentée.
  • Japon : Kyûshû Electric annonce qu’elle ne pourra remettre le rapport suivant à la NRA concernant la centrale de Sendaï avant septembre-octobre 2014. Le premier dossier qui a reçu le feu vert de la NRA ne concernait que les chantiers d’amélioration de la sûreté. Ce nouveau dossier concerne l’ensemble de la sûreté. Ce dossier devait être normalement fourni à la NRA en mai dernier. Cela repousse d’autant le redémarrage des réacteurs... Sans doute pas avant 2015 maintenant.

6 août

  • Japon : le maire d’Hiroshima, pour le 69e anniversaire du bombardement de sa ville, devant 45 000 personnes, appelle à éliminer les armes nucléaires. Le premier ministre, Shinzo Abe, présent sur place, a dû essuyer non seulement la pluie, mais aussi les critiques du maire qui a vilipendé ses dérives militaristes et la remise en cause de la Constitution pacifique adoptée après la guerre. Il est au plus bas d’après ce que les sondages indiquent (48 % seulement, un score qui ferait bondir de joie François Hollande !). Un sondage indique que cette remise en cause de la constitution est désapprouvée par 81 % des Japonais, que la volonté de redémarrer les réacteurs nucléaires est rejetée par 58 % des sondés.
  • Japon : TEPCO vient de publier un nouveau rapport sur le réacteur n°3. Alors que jusqu’à maintenant, la firme disait que seuls 60 % du combustible avait fondu et était sorti du cœur du réacteur, le taux est maintenant de 100 %. Et il s’agit de MOX, donc d’un mélange uranium-plutonium particulièrement difficile à approcher. Dans ce nouveau rapport TEPCO indique une nouvelle heure pour le début de la fusion du cœur : 5 heures plus tôt, à 5h30 le 13 mars 2011. La cuve aurait été percée dès 7h, le même jour. TEPCO rappelle que selon elle, 100 % du cœur du réacteur n°1 a également fondu et 60 % du réacteur n°2.
  • Japon : le gouvernement annonce vouloir mettre en place d’ici l’ouverture du marché en 2016, un système de récompense pour les compagnies qui abaisseraient leur consommation d’électricité au moment des pics de demande de manière à pouvoir lisser la production.

7 août

  • Japon : TEPCO présente un nouveau plan pour augmenter les rejets d’eau contaminée en mer. Il s’agirait de pomper l’eau, non plus en amont des réacteurs, mais au niveau de 42 puits se trouvant proches des réacteurs, puis à la diluer suffisamment en la mêlant à de l’eau de mer et à la rejeter ainsi. Rappelons que la dilution ne change rien à la quantité totale de radioactivité relâchée. La fédération des pêcheurs de Fukushima a dit qu’elle allait étudier ce nouveau plan. Elle avait mis un an avant de donner son accord au plan précédent, plan qui ne se déroule pas correctement, l’eau s’avérant plus contaminée que prévue. Les tests réalisés actuellement montrent que l’eau pompée est 1000 fois trop radioactive pour rester sous le seuil de 1500 Bq/l que TEPCO s’est fixé comme limite... ce qui veut dire que pour 1 litre d’eau pompé dans le sous-sol, il faudrait en pomper 1000 en mer.
  • Belgique : le 5 août, le réacteur n°4 de la centrale de Doel a été arrêté en urgence suite à une perte d’huile de la turbine à vapeur dans la partie non-nucléaire. Les médias annoncent ce jour qu’il s’agit d’un sabotage sur une vanne.
  • Japon : l’exploitant du réacteur de Tôkaï ayant déposé une demande d’autorisation de fonctionner, les collectivités publiques se voient dans l’obligation de mettre en place un plan d’évacuation. Or plus d’un million de personnes habitent dans un rayon de 30 km qui inclut la capitale régionale Mito. Les premières estimations montrent qu’il n’est possible de reloger que 520 000 personnes dans la province d’Ibaraki et qu’il faudra que les autres aillent dans une province voisine. Cela nécessite des moyens de transports importants difficiles à organiser... et pour le moment le plan n’est pas disponible. Les spécialistes s’étonnent de la demande alors que le réacteur est ancien et qu’une remise aux normes actuelles demanderait des investissements très importants. Le refus de la NRA est probable.

8 août

  • Japon : du fait des bombardements et des essais nucléaires atmosphériques, on trouve du plutonium partout dans les cours d’eau du pays. Mais en tenant compte des proportions entre les isotopes, il est possible de déterminer quand ce plutonium provient de l’accident de Fukushima. Une étude franco-japonaise publiée ce jour indique que la catastrophe nucléaire a envoyé du plutonium dans un rayon de 45 km autour de la centrale. Rappelons que le plutonium est très hautement toxique et que les populations n’ont été déplacées que de 20 km au plus.
  • Japon : alors que le 30 juillet dernier, le ministre de l’environnement annonçait des aides à hauteur de 1,7 milliard d’euros pour les communes qui accepteraient le stockage de déchets radioactifs, une nouvelle annonce parle maintenant d’une aide de 2,2 milliards d’euros. Le gouvernement cherche clairement à acheter les élus locaux.

9 août

  • Japon : des dizaines de milliers de personnes se sont réunies à Nagasaki pour observer une minute de silence en mémoire du bombardement du 9 août 1945. Le maire de Nagasaki, comme celui d’Hiroshima, 3 jours plus tôt, a critiqué les déclarations du premier ministre, présent à la cérémonie, concernant la remise en cause de la Constitution pacifiste du pays.
  • Japon : comme le gel ne fige toujours pas l’eau souterraine, TEPCO annonce passer de 15 à 27 tonnes de glace par jour.
  • Japon : des organisations agricoles demandent le report du démantèlement de la partie haute du réacteur n°1 de peur d’une nouvelle importante contamination par voie aérienne. TEPCO refuse.
  • Japon : des chantiers expérimentaux de décontamination de la forêt vont être lancés dans quatre communes initialement évacuées et maintenant autorisées au retour (80 hectares en tout). Il s’agit de forêts privées, la décontamination étant prise en charge par l’État (2,2 millions d’euros). Objectif : pouvoir reprendre l’exploitation du bois. Un appel d’offre est lancé.
  • Japon : la chaîne de télévision NHK brise un tabou en annonçant pour la première fois que des micro-morceaux des cœurs accidentés ont été retrouvés jusqu’à 130 km de la centrale. 

10 août

  • Japon : le site Enenews montre des photos de particules d’uranium retrouvées à 170 km de la centrale, à seulement 24 km de la banlieue de Tokyo. Le taux de radioactivité de ces particules est extrême : 200 milliards de becquerels par kilo ! Le record reste toutefois à une particule retrouvée en avril 2014 à 460 km de la centrale et dont la radioactivité atteint le chiffre astronomique de 40 milliards de milliards de Bq/kg (40 000 000 000 000 000 000 Bq/kg à comparer à la limite de consommation qui est de 100 Bq/kg)

11 août

  • Grande-Bretagne : EDF a racheté dix réacteurs nucléaires sur 16, en Grande-Bretagne. Suite à la découverte d’un défaut sur une cuve du réacteur n°1 de la centrale de Heysham, en juin 2014, EDF vient de prendre la décision d’arrêter pour au moins huit semaines, quatre réacteurs.
  • Japon : TEPCO commence le pompage d’eau souterraine fortement contaminée dans 14 puits. L’eau va être stockée le temps que la NRA et les syndicats de pêcheurs donnent leur aval sur le processus à respecter pour diluer cette eau avant son rejet en mer. Cela devrait représenter de 300 à 500 m3 d’eau supplémentaires par jour. TEPCO communique beaucoup sur le sujet en anglais pour désamorcer les critiques des pays voisins. La lecture des documents permet de savoir qu’actuellement, ce sont 25 milliards de becquerels par jour en césium, strontium et tritium qui sont rejetés en mer.
  • Corée – Japon : la Corée du Sud bloque 20 kg de ferraille au sein d’un lot de 20 tonnes importé pour recyclage, ces 20 kg sont trop radioactifs (5 microSv/h).
  • Japon : selon une étude du quotidien Maïnichi , seules 13 % des communes qui doivent accepter des réfugiés en cas d’accident nucléaire ont planifié leur accueil. Sur 362 communes concernées, 333 ont répondu : 47 ont un plan, 93 sont en train d’en faire un, 179 n’en ont pas et n’ont pas commencé à en faire un. Plusieurs communes signalent des difficultés à se mettre d’accord avec les autorités régionales qui cherchent à imposer leurs conditions. Si pour dix réacteurs, les plans pour l’évacuation ont été terminés, les plans pour l’accueil ne sont pas disponibles. Pour la centrale de Sendaï, la seule dont le processus de redémarrage est en route, seules 11 % des communes d’accueil ont fini leur plan.
  • Japon : nouvelle aide de 3,75 milliards d’euros du gouvernement à TEPCO. On approche les 40 milliards d’euros d’aides (soit plus que la valeur initiale du site de Fukushima).
  • Japon : le site Fukushima Diary publie des photos montrant que les surélévations de digues ne sont parfois que des sacs de sable comme à Iwaki, sacs dont la durée de vie est limitée et qui ne résisteront pas à un tsunami.

12 août

  • Japon : une étude scientifique rapporte que lors de prélèvements réalisés les 14 et 15 mars 2013 à Tsukuba, à 172 km de la centrale accidentée, trois micro-fragments contenant des produits de fission caractéristique du cœur des réacteurs ont été trouvés. Il s’agit de produits pulvérisés lors de l’explosion des réacteurs. Dans ces fragments se trouve notamment de l’uranium dont la durée de vie est en milliers d’années.
  • Japon : demande de redémarrage pour la centrale de Shika. Elle a renforcé sa résistance aux séismes et augmenté la hauteur de la digue anti-tsunami… mais le débat est toujours en cours sur l’activité de la faille qui passe sous les réacteurs. C’est la 20e demande de redémarrage sur 48 possibles.
  • Japon : n’arrivant pas à geler l’eau souterraine, TEPCO expérimente une nouvelle technique : injecter de la glace carbonique (CO2 à basse température) : résultat si l’eau n’a pas gelé, les tuyaux eux, si. Tout s’est bloqué. C’était la rubrique, dans le nucléaire, on est les meilleurs du monde.
  • Japon : le gouvernement estime que les installations photovoltaïques augmenteront en 2014 d’une puissance d’environ 12 000 MW, (soit le même niveau que la Chine ou 25 fois les prévisions en France). Et il y a encore 65 000 MW en attente. Ce boom qui a suivi l’accident de Fukushima pourrait avoir comme conséquence que, même dans l’hypothèse d’un redémarrage de quelques réacteurs nucléaires, cette dernière énergie soit distancée définitivement par le solaire.
  • Japon : le site Enenews publie une information interne à TEPCO : du plutonium a été trouvé dans les eaux souterraines pompées sous les réacteurs, et ceci depuis un an, mais TEPCO n’a pas communiqué cette information de peur d’essuyer un refus de la part des pêcheurs concernant les rejets en mer de cette eau contaminée.

13 août

  • Japon : TEPCO annonce l’abandon du système de décontamination de l’eau fourni par Areva en juin 2011, usine qui n’a jamais réussi à fonctionner correctement et arrêtée depuis fin 2011. TEPCO va devoir maintenant résoudre un nouveau problème : celui du démantèlement de l’installation, elle-même fortement contaminée. A l’époque Areva avait communiqué en France en prétendant avoir la technologie nécessaire pour traiter l’eau contaminée. Parions que cet abandon se fera dans une totale discrétion pour ne pas gêner notre fleuron de l’industrie française.
  • Japon : la NRA publie une nouvelle étude sur la pollution en mer : si la contamination de l’eau est faible au-delà de quelques kilomètres, le brassage de l’océan, fait que cette faible contamination se mesure sur de grandes distances. Il en est de même dans les sédiments marins, la faune et la flore marine.

14 août

  • Belgique : Electrabel annonce que le réacteur n°4 de Doel, peut-être victime d’un sabotage, ne redémarrera pas en 2014. Les dégâts au niveau d’une turbine sont importants. Ceci s’ajoute à l’arrêt de Doel 3 et Tihange 2, soit 3 réacteurs à l’arrêt sur 7. Electrabel estime le manque à gagner à 40 millions d’euros par mois. Par ailleurs, Electrabel (groupe GDF) ayant perdu son recours contre la taxe nucléaire, la direction avance pour la première fois un arrêt anticipé de son investissement dans le nucléaire, la Belgique ayant de toute manière décidé de la sortie du nucléaire (Doel 1 et 2 doivent être arrêtés en 2015). Ce sont les seuls réacteurs nucléaires gérés par GDF… qui commence à comprendre que cela n’est pas un secteur intéressant.
  • Hong-Kong-Japon : Hong-Kong annonce le maintien de son interdiction d’importation d’aliments en provenance des 5 provinces les plus proches de la centrale de Fukushima. 41 pays maintiennent des restrictions alimentaires.

15 août

  • Japon : l’agence de presse Kyodo News publie les témoignages d’ouvriers présents sur le site de la centrale de Fukushima les premiers jours de l’accident. On y apprend que des commandos ont été envoyés dans les réacteurs pour manipuler des vannes directement, les commandes électriques étant en panne. Alors que leurs dosimètres étaient réglés pour des doses allant jusqu’à 1 Sv/heure (ce qui est énorme), les dosimètres ont saturés peu après avoir pénétré à l’intérieur des réacteurs. La mission présentée par l’agence de presse n’a duré que 8 minutes. Un an après, un robot envoyé au même endroit a mesuré 10,3 Sv/h. Soit en 8 minutés, 1,4 Sv. Rappelons que la dose limite annuelle était de 0,02 Sv avant l’accident puis depuis montée à 0,25 Sv.
  • Japon : des publicités vantent la qualité des pêches de Fukushima, vendues habituellement à l’unité comme des produits de luxe.

16 août

  • Japon : la propagande continue. Si TEPCO a fermé ses deux centres d’accueil du public à Fukushima Daïi-Chi et Fukushima Daï-Ni, il en a encore 5 en activité sur d’autres sites nucléaires. Selon un relevé du quotidien Asahi , sept autres compagnies continuent d’en avoir sur leur site nucléaire… même si la fréquentation a beaucoup baissé.
  • Japon-Ukraine : une étude comparative entre Tchernobyl et Fukushima montre que l’impact, trois ans après l’accident, sur le nombre d’oiseaux, de papillons et de cigales, est plus important au Japon qu’en Ukraine. La chute des populations est particulièrement marquée dans les forêts.

17 août

  • Japon : fin de la première consultation publique de la NRA concernant la procédure de redémarrage de la centrale de Sendaï. Plusieurs milliers de contributions ont été envoyées dont certaines mises en ligne par différents groupes. La NRA n’a pas indiqué comment elle compte traiter ces textes.
  • Japon : le Japan Times publie une enquête sur le lobbying des compagnies d’électricité. Rien que pour la compagnie Kansai Electric, ce sont 22 000 personnes qui travaillent à la « communication » avec les partis politiques, les élus, les chambres de commerce, les syndicats patronaux… Tout cela est possible grâce au prix de facturation de l’électricité, donc sur le dos des consommateurs.
  • Japon : l’ Asahi présente aussi comment se fait le travail d’influence sur les élus : le 14 juillet 2014, la commune de Rokkashô (où se trouve le projet d’usine de retraitement) a lancé un appel à soutien aux entreprises pour la rénovation de son port de pêche. TEPCO a accepté le 22 juillet 2014, de donner 975 000 euros et Tôhoku Electric, 490 000 euros. Sur les cinq dernières années, cette commune a déjà bénéficié de la part des compagnies électriques de 7 millions d’euros de dons.
  • Etats-Unis : selon un rapport de l’institut français IRSN, le nuage radioactif de Fukushima a touché les Etats-Unis dès le 16 mars 2011 (5 jours après le début de l’accident) et le taux de radioactivité dans l’air a monté jusqu’à 10 000 fois dans l’ouest du pays. Les mesures ont été faites par l’armée française. Maintenant que c’est trop tard, on peut publier les chiffres…
  • Japon : aucune plage de la province de Fukushima n’est interdite à la baignade. Seule mesure prise par la préfecture : elle n’y affiche plus le taux de radioactivité comme les années précédentes. Des mesures réalisées par des associations montrent que le sable est pourtant contaminé : cinq analyses donnent jusqu’à 94 Bq/kg de sable.

18 août

  • Japon : suite aux protestations des habitants, la levée de l’interdiction d’habiter à Kawauchi (275 habitants) avait été reportée le 26 juillet dernier. Lors d’une nouvelle réunion, le gouvernement a présenté un nouveau plan de décontamination plus poussé, notamment sur les routes, et annonce que la commune devrait être habitable à partir du 1er octobre.
  • Japon : TEPCO présente en photo sur son site la nouvelle usine mobile qui doit être mise en place pour décontaminer l’eau (la première fournie par Areva n’a jamais fonctionné, la seconde est actuellement en panne).
  • Japon : TEPCO publie des analyses sur des poissons pêchés en mer. Dans le port de la centrale, cela monte à 85 000 Bq/kg. Au large (plus de 20 km), un seul poisson dépasse les 100 Bq/kg.
  • Japon : conférence de presse à Tokyo de l’avocat Toshio Yanagihara, représentant les enfants et leurs parents vivant dans la province de Fukushima. Il annonce qu’il porte plainte devant la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité contre le gouvernement qui refuse d’évacuer les enfants alors que le taux de cancer chez eux est déjà 14 fois plus élevé qu’avant l’accident. Il constate que l’évolution du nombre de cancers est plus rapide qu’à Tchernobyl à l’époque. Il demande l’évacuation d’une zone de 80 km autour de la centrale… comme l’ont fait plusieurs pays étrangers pour leurs résidents.
  • Japon : un expert interrogé par le gouvernement affirme qu’à parfois 60 km de la centrale de Fukushima, on a des taux de radioactivité qui dépassent ceux de la zone interdite de Tchernobyl. Pour lui, Fukushima dépasse en gravité Tchernobyl. D’autres experts sont également intervenus pour souligner que des centaines d’isotopes radioactifs sont déversés en permanence dans l’air et dans l’eau et qu’il n’est pas normal que la surveillance ne s’exerce que sur seulement quelques uns d’entre eux. Ils demandent en particulier une attention particulière pour le plutonium et l’uranium.

19 août

  • Japon : la fédération japonaise des coopératives agricoles annonce son intention de relancer les exportations de riz de la région de Fukushima. Un importateur de Singapour a été le premier client. La Chine et la Corée du sud ont annoncé leur refus.
  • Belgique : de nouveaux tests sur les réacteurs Doel 3 et Tihange 2, réalisés par le Centre d’étude de l’énergie nucléaire de Mol, montrent que les microfissures sont bien le fait d’une fragilisation des cuves. Et ceci ne peut pas se réparer. Il est maintenant probable que ces deux réacteurs ne redémarrent jamais. Doel 3 fonctionne depuis 32 ans, Tihange 2 depuis 31 ans. Il s’agit de réacteurs à eau pressurisée Westinghouse… comme les 58 réacteurs français actuellement en fonctionnement et donc certains sont plus âgés. Heureusement, les microfissures ne passent pas la frontière.
  • Japon : une nouvelle étude sur les isotopes de plutonium présents dans les cours d’eau au Japon montre que du plutonium a été éjecté des réacteurs accidentés de Fukushima au moins jusqu’à 45 km de la centrale… plutonium qui maintenant contamine les rivières et demain la mer. Le plutonium est un radiotoxique à des doses infinitésimales. Sa présence dans le MOX vendu par AREVA à TEPCO pour le réacteur n°3 explique sans doute la pollution constatée.
  • Japon : la NRA, autorité de sûreté, demande à TEPCO d’arrêter son projet de mur gelé. Elle demande que le programme soit repris à zéro en tenant compte des difficultés qu’il y a à essayer de geler une eau beaucoup plus chaude qu’estimée. Malgré l’injection de 400 tonnes de glace en trois mois, jamais l’eau n’a été gelée.
  • Japon : la NRA ayant reçu plus de 17 000 contributions concernant la première enquête pour le redémarrage de la centrale de Sendaï, elle annonce un décalage du calendrier pour pouvoir traiter les textes reçus.
  • Japon : pressentie pour accueillir un centre de stockage de déchets radioactifs, la commune de Shioya annonce au gouvernement son refus.
  • Japon : un médecin lance un appel dans les médias : les gens font très attention à leur alimentation pour éviter la contamination radioactive, mais le problème le plus important pour ceux qui habitent loin est la proximité des incinérateurs et des stations d’épuration qui condensent la radioactivité et la rejettent autour d’eux.

20 août

  • Japon : le gouvernement annonce qu’il fixera la part du nucléaire dans le mix énergétique du pays avant le sommet sur le climat en décembre 2015. Il envisage ainsi de justifier la reprise du nucléaire par le fait qu’il contribue peu à l’effet de serre… oubliant que les renouvelables y contribuent encore moins.
  • Japon : depuis l’accident de Fukushima, la NRA a révisé les plans d’urgence et a étendu la zone concernée de 10 km à 30 km. Elle annonce ce jour, qu’elle va maintenant étudier des plans au-delà de 30 km.
  • Japon : un sous-traitant de la centrale de Fukushima est poursuivi en justice pour ne pas avoir fait de suivi médical de son personnel. Pour éviter ce suivi, la société avait préféré se mettre en faillite.
  • Japon : la NRA publie des mesures de contamination de l’eau et des sédiments dans la baie de Tokyo : c’est du même ordre qu’à 10 km de la centrale. Cette forte concentration vient du fait que la baie est relativement fermée et alimentée par des cours d’eau qui collectent les pluies qui ont lessivé les sols contaminés.
  • Etats-Unis : de jeunes enfants des marins en poste sur le porte-avions USS Ronald Reagan, lequel est passé dans le nuage radioactif, souffrent de leucémie et de malformations.
  • Japon : le site Fukushima Diary montre des malformations sur des cigales près de la centrale accidentée, mais aussi à 300 km du site.

21 août

  • Belgique : les écologistes montent au créneau : la panne de 3 réacteurs sur 5 met le pays en difficulté pour franchir le pic de consommation hivernal. Ecolo et Groen dénoncent une confiance aveugle dans le nucléaire de la part des dirigeants qui n’ont pas envisagé une telle série d’indisponibilités.
  • Japon : TEPCO reçoit une nouvelle aide de l’Etat de 122 millions d’euros.
  • Japon : selon une étude réalisée aux Etats-Unis, les rejets de Fukushima atteindraient maintenant 126 PBq, alors que Tchernobyl n’a libéré « que » 105 PBq (1 PBq = 1 million de milliards de Bq).
  • Japon : polémique autour du mur de glace souterrain. Alors que la NRA demande l’arrêt du processus, TEPCO refuse d’obéir estimant pouvoir geler une partie de l’eau et colmater ensuite les fuites avec du béton. La NRA affirme que l’injection de béton fera fondre la glace qui a déjà du mal à se former.

22 août

  • Japon : les coûts s’envolent ! Le ministère de l’environnement a consacré 1,8 milliards d’euros en 2014 pour la décontamination. Comme celle-ci est sans doute très efficace, le budget annoncé pour 2015 augmente pour arriver à 2,1 milliards d’euros auxquels s’ajoutent 1,1 milliard pour la mise en place de centres de stockage des déchets collectés, autant qu’en 2014.
  • Japon : le gouvernement annonce la mise en place d’un prix garanti de l’électricité après l’ouverture à la concurrence en 2016, ceci pour rassurer les compagnies qui gèrent du nucléaire actuellement et dont les coûts s’envolent soit parce que des réacteurs sont définitivement à l’arrêt soit parce que leur mise aux normes est très coûteuse. Pendant ce temps, le prix des renouvelables baisse rapidement. Plus les réacteurs seront à l’arrêt et plus économiquement on aura intérêt à ne pas les redémarrer.
  • Japon : d’importants glissements de terrain ont eu lieu dans la province d’Hiroshima, faisant au moins 39 morts. Cela pose la question de l’accessibilité aux centrales nucléaires car il y a 5 réacteurs et le surgénérateur de Monju dans la région.

23 août

  • Japon : fin du marchandage ? Les conseils municipaux d’ Ôkuma et Futaba, dans la région de Fukushima, doivent se réunir le 25 septembre pour en principe accepter les centres de stockage des déchets, théoriquement pour une période de 30 ans. Ceci suite aux pressions exercées par les autorités régionales et le gouvernement. 2 milliards d’euros sont sur la table. Reste qu’ensuite, il faut consulter la population, ce qui n’est pas encore gagné.
  • Japon : en juillet, le mois a été moins chaud que la moyenne et la consommation électrique est en baisse de 3,1 % par rapport à juillet 2013.

24 août

  • Japon-Australie : Helen Caldicott, médecin australienne spécialiste du nucléaire, membre de l’association des Médecins pour la prévention de la guerre nucléaire, prix Nobel de la paix en 1985, donne une conférence de presse sur la question de Fukushima. D’abord, elle rappelle que chaque cœur fondu pèse environ 100 tonnes et que trois sont sans contrôle, qu’il est impossible de les approcher humainement et que les robots fondent s’ils s’approchent trop. Sa conclusion : le danger de la centrale et la pollution se maintiendront pendant des siècles. Elle dénonce la manière de faire de TEPCO qui cherche avant tout à économiser de l’argent, n’hésite pas à recourir à la sous-traitance de la mafia qui recrute des sans-abris. Elle s’étonne que le Japon ne demande pas des conseils à la Russie et l’Ukraine qui se confrontent à l’accident de Tchernobyl depuis 1986.
  • Japon : un nouveau pointage sur la santé des enfants, indique que 57 enfants ont maintenant été opérés d’un cancer à la thyroïde, que 46 autres ont sûrement un cancer, soit 103 cas avérés. A ceci s’ajoute les suspicions pour plus de 100 000 autres jeunes de moins de 18 ans. Conclusion cynique du professeur Shunichi Suzuki de l’université de médecine de la préfecture de Fukushima : « On peut difficilement établir un lien de cause à effet, mais il faut néanmoins continuer les examens, car la proportion de découvertes de tumeurs augmente avec l’âge, même en temps normal ». D’autres médecins dans le grand quotidien Asahi Shimbun font une simple comparaison : le taux de cancer de la thyroïde atteint maintenant 35 pour 100 000 habitants dans la province de Fukushima contre 1,7 pour 100 000 pour la province voisine de Miyagi. Cela fait 20 fois moins.
  • Japon – Etats-Unis : un officier de l’armée des Etats-Unis, en poste au Japon au moment de l’accident raconte que de l’iode a été distribuée aux résidents des Etats-Unis dans un rayon de 320 km autour de la centrale de Fukushima, qu’ils avaient l’ordre de rester en dehors de ce périmètre autant que possible et que les mesures faites par l’armée US ont permis de détecter plus de 1100 isotopes radioactifs différents.
  • Japon : selon un premier recensement, plus de 30 000 habitants de Tokyo ont déménagé de la capitale, la plupart après avoir demandé des mesures de radioactivités autour de leurs logements. La plupart sont toutefois restés dans la région de Tokyo, mais après avoir choisi un endroit moins contaminé.

25 août

  • Corée du sud : En principe un bâtiment réacteur doit être étanche pour éviter la sortie des particules radioactives. Ce n’est manifestement pas le cas pour le réacteur Gori-2 arrêté d’urgence aujourd’hui après que de la pluie se soit infiltrée à l’intérieur du bâtiment.
  • Japon : TEPCO se déclare satisfait de la nouvelle usine de décontamination des eaux et négocie avec les pêcheurs pour pouvoir rejeter l’eau traitée en mer.
  • Japon : la NRA organise une réunion avec les vulcanologues du pays. Ceux-ci critiquent les critères adoptés les estimant insuffisants. Ils rappellent par exemple que la centrale de Sendaï n’est qu’à 50 km du volcan en activité Sakurajima.
  • Japon : la NRA annonce une baisse de moitié des crédits accordés au programme Speedi, un logiciel censé pouvoir prédire le déplacement d’un nuage radioactif. Il s’est avéré totalement inefficace dans le cas de l’accident de Fukushima. L’argent dégagé devrait permettre de renforcer le système de balises d’alerte, réseau qui n’a pas mieux fonctionné car les balises d’alors ne fonctionnaient pas en cas de coupure de courant !

26 août

  • Japon : TEPCO est condamné à verser une indemnité de 365 000 euros à la famille d’une femme qui s’est suicidée après l’accident. Hamako Watanabe s’était donné la mort par le feu en s’aspergeant d’essence le 1er juillet 2011 à l’âge de 58 ans, lors d’un retour ponctuel dans sa maison de Kawamata. TEPCO a déjà versé une somme à une autre famille où un suicide avait eu lieu dans les mêmes circonstances, mais un arrangement à l’amiable avait évité la médiatisation d’une condamnation en justice.
  • Japon : une étude scientifique réalisée pour le compte du Ministère des transports et celui des sciences, arrive à la conclusion qu’en cas de séisme majeur provoqué par l’une des 60 failles présentes à l’est du Japon, peut provoquer un important tsunami. 253 scénarios ont été étudiés. Selon ceux-ci, la vague pourrait atteindre jusqu’à 23,4 m de haut. Ces scénarios se sont penchés sur les hauteurs possibles des vagues au niveau des 11 centrales nucléaires de la côte est : cela pourrait aller jusqu’à 6 m de haut, mais, dans certains cas, en étant plus rapide que ce qui a été envisagé jusqu’à maintenant.
  • Japon : officiellement, la région de Fukushima va verser 110 millions d’euros et l’Etat 620 millions d’euros aux deux communes qui acceptent de recevoir les déchets radioactifs. Un accord toujours conditionné à l’obtention de l’accord des propriétaires des terrains concernés (ils sont près de 2000).
  • Japon : pour la première fois depuis l’accident, les pêcheurs d’Iwaki sortent en mer. Les 17 bateaux ont rapporté 3 tonnes de poissons destinés à la friture. Officiellement, les contrôles ont montré qu’ils étaient en dessous des limites de radioactivité légales.
  • Japon : TEPCO annonce que malgré le pompage de 25 000 m3 d’eaux souterraines en amont des réacteurs, il faut toujours en pomper 400 m3 par jour dans les réacteurs.
  • Japon : le gouvernement annonce des accords avec la Russie (RosRAO), les Etats-Unis (Kurion) et le Canada (General Electric Hitachi Nuclear Energy) pour expérimenter de nouvelles méthodes de traitement de l’eau radioactive (après avoir essayé avec Areva pour la France, une technologie japonaise et actuellement une technologie des Etats-Unis). TEPCO annonce son espoir de pouvoir traiter 2000 m3 par jour d’ici décembre 2014.Si on peut filtrer les particules radioactives plus ou moins difficilement, on ne peut que déplacer la radioactivité qui en premier lieu se fixe sur les installations. Celles-ci deviennent vite inopérantes, car trop radioactives. Le gouvernement annonce vouloir traiter l’ensemble de l’eau radioactive d’ici 5 ans. D’ici là, les actuels dirigeants auront sans doute changé…
  • Japon : le gouvernement annonce le lancement d’un programme et d’un nouvel Institut de recherche pour 60 millions d’euros. Ce laboratoire qui sera installé près du site accidenté de Fukushima devrait étudier comment améliorer le démantèlement du site.
  • Japon : les spermatozoïdes femelles résistent mieux à la radioactivité. Cela se confirme à la vue des statistiques de la province de Fukushima, dans la commune de Kori Machi (66 km de la centrale sous le vent dominant), on est passé de 50 % de filles à la naissance en juillet 2011 (7 sur 14) et 2012 (2 sur 4) à 66 % en 2013 (4 sur 6) et 100 % en 2014 (4 sur 4).
  • Japon : le strontium coule maintenant en quantité en pleine mer, car les pompages limitent surtout les écoulements des réacteurs 2 et 3, alors que ceux des réacteurs 1 et 4 échappent aux différents barrages. Ce sont 5 milliards de Bq de strontium 90 par jour qui arrivent en mer.
  • Japon : alors que pour respecter la limite de 1 mSv par an, il ne faut pas dépasser 0,115 microSv/h, des mesures indépendantes dans Tokyo donnent une moyenne de 0,07, mais avec des pointes jusqu’à 1,7 près de la gare centrale, 2,9 devant l’entrée d’un hôtel du centre-ville. Soit sensiblement les mêmes chiffres que lors d’une précédente campagne de mesures en octobre 2013. Ces relevés faits près de certaines balises officielles sont toujours plus élevés que ce qui s’affiche sur ces balises.

27 août

  • Japon : le gouvernement estime maintenant que l’accident de Fukushima va coûter 80 milliards d’euros, soit le double de ce qu’il annonçait précédemment. C’est évidemment sous-estimé puisque les avances à TEPCO se montent déjà à 40 milliards et que le fonds d’indemnisation des victimes vient de passer de 35 à 63 milliards d’euros. Tchernobyl, pour mémoire, a dépassé les 1000 milliards d’euros. Le coût des travaux dans les réacteurs nucléaires pour les mettre au nouveau niveau de sûreté est lui estimé à 15 milliards d’euros. 
  • Japon : selon le Ministère de l’éducation, 21 775 enfants ont changé d’école depuis l’accident, dont 15 281 pour la seule province de Fukushima. 60 % des enfants qui ont changé d’école ont aussi changé de province.
  • Japon : TEPCO annonce une hausse brutale du strontium 90 présent dans le sous-sol : alors que la veille, il y avait 2,6 millions de Bq/m3, aujourd’hui c’est 83 millions, soit 32 fois plus. TEPCO avance que cela serait provoqué par le lessivage des sols par les pluies au niveau des cuves où se trouve stockée l’eau radioactive et où se multiplient les fuites.

28 août

  • Japon : au moment de l’explosion du réacteur n° 3, le pont roulant placé au-dessus du réacteur s’est effondré dans la piscine, ce qui empêche pour le moment toute possibilité d’évacuer les barres de combustible qui s’y trouvent. TEPCO annonce qu’un chantier va commencer pour essayer de sortir ce pont roulant. Celui-ci d’un poids important pourrait provoquer un grave accident si par malheur il retombait violemment dans la piscine. La piscine contient 566 assemblages, dont 52 neufs. Donc pas de droit à l’erreur. L’ensemble se fait avec des grues télécommandées à distance, la radioactivité (3,2 mSv/h) étant trop élevée pour que des humains puissent travailler directement sur place.

29 août

  • Japon : à peine lancé, le chantier pour extraire le pont roulant de la piscine du réacteur n° 3 tourne court : une grue lâche un panneau de contrôle en cours de montage. Cet élément de 400 kg retombe dans la piscine. Quelques heures après, TEPCO annonce que tout va bien : aucune barre de combustible ne semble avoir été percutée et le taux de radioactivité n’a pas varié. Ouf !

30 août

  • Japon : alors que des jugements concernant l’indemnisation des victimes fixent à 50 % la cause du nucléaire dans les problèmes de santé des gens qui se plaignent, le gouvernement dément que cette règle des 50 % ait été fixée à l’avance. Le quotidien Maïnichi publie ce jour un document interne à la commission d’arbitrage datant du 26 décembre 2012, fixant ce taux à 50 % et expliquant qu’il ne faut pas varier d’une victime à l’autre, sauf pour diminuer le pourcentage.
  • Japon : manifestation antinucléaire devant le Parlement à Tokyo : 7 000 personnes. D’autres manifestations se tiennent dans tout le pays.

31 août

  • Finlande – France : Areva annonce que l’EPR d’Olkiluoto devrait entre en fonctionnement en 2018, soit déjà officiellement 9 ans de retard ! Le chantier dure depuis 2005, les plans remontent à 1992 ! Areva annonce aussi un dépassement des coûts de 3,9 milliards d’euros… qui seront payés par nos impôts, car Areva bénéficie de l’assurance auprès de la Coface, assureur d’Etat.
  • Japon : comme en France, les autorités font des simulations d’accident totalement irréalistes. Un exercice autour de la centrale de Takahama (province de Fukui) consiste à évacuer 2 000 personnes averties à l’avance, alors que 190 000 habitent dans un rayon de 30 km et 4,8 millions dans un rayon de 75 km.
  • Japon : la ville d’Iwaki, à 50 km au sud de la centrale a accueilli de nombreux réfugiés et logent également de nombreux sous-traitants du chantier. Cette ville de 300 000 habitants a tendance à se scinder en secteur : habitants, réfugiés et travailleurs du nucléaire ne se fréquentent guère. Cette arrivée d’un grand nombre de personnes a fait monter le prix de l’immobilier et le gouvernement a annoncé son intention de financer la construction de 3 700 logements supplémentaires principalement pour les réfugiés.
  • Japon : alors que dans un premier temps, TEPCO avait annoncé que les assemblages de combustibles de la piscine du réacteur n° 3 n’avaient pas été abîmés par la chute d’un panneau de contrôle, il reconnaît maintenant que 2 puis 10 assemblages ont été endommagés.
  • Japon : TEPCO annonce qu’un débris de 170 kg est tombé dans la piscine du réacteur n° 3.