Pour l’auteur, le Canada reste une colonie divisée entre les colonisateurs (grandes entreprises et multinationales), les colons (les classes moyennes agentes exécutives des premières) et les colonisés (les peuples autochtones). Dans un pays multiculturel comme le Canada, le Québécois est effectivement un “colon”, au sens colonial du terme, et non pas un “colonisé” même s’il est arrivé à la recherche d’un job en bas de l’échelle. Idem pour les Canadiens anglais. Ce pays reste un comptoir aux mains d’une poignée d’oligarques et de familles enrichis grâce au prolétariat et à la classe moyenne, ceux des sables bitumineux de l’Alberta comme ceux de la raffinerie Irving de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. Les vrai·es colonisé·es sont les originaires du pays, parqué ·es et marginalisé·es.
Éd. Lux, 2020, 215 p., 14 €