Éditorial Politique

Élections, la parole à quelques élus

Guillaume Gamblin

La question du vote a souvent été mise en débat dans S!lence et... la politique n’étant pas une science exacte, nous n’avons pas encore trouvé le théorème qui permettrait de nous donner la solution. Dans une démocratie qui prend l’eau de toutes parts, est-il pertinent de mettre son bulletin dans l’urne ?

Ce sur quoi nous pouvons d’ores et déjà nous entendre, c’est que l’échelon local paraît l’un des plus aptes à faire fonctionner cette démocratie. Les élections municipales qui arrivent sont l’occasion de se pencher d’un peu plus près sur la question. Sous un angle particulier : nous avons souhaité donner la parole à des maires “différents”, afin qu’ils nous renseignent sur leur sentiment : qu’est-il possible de faire ou non une fois qu’on est élu ?

S!lence n’est pas allé dans les municipalités enquêter et recueillir témoignages et contre-témoignages. Nous avons envoyé un questionnaire aux maires pour obtenir leurs impressions et analyses. Avec toutes les limites que cette approche comporte : un élu qui a travaillé et mis beaucoup de lui-même durant plusieurs années pour mettre en œuvre une politique, ne peut pas échapper à une autosatisfaction minimum concernant son bilan.

A la lecture de ce dossier, de nombreuses questions restent ouvertes : quels sont les "possibles" pour un élu, dans le cadre des modes de représentation locaux existants ? Est-il possible, justement, de faire éclater les limites de cette représentation pour aller vers un pouvoir partagé le plus largement et le plus équitablement possible ? Jusqu’où le maire peut-il et sait-il s’effacer pour donner parole et pouvoir aux habitants ?

En lisant ces réponses, on se rend compte qu’il y a autant de manières pour un maire de vivre sa fonction élective, d’envisager la mise en place d’une politique, que de personnes, avec leur parcours singulier et leur vision du monde.

Peut-on, au final, mener une politique écologique et alternative à l’échelle d’une commune, en passant par le pouvoir politique représentatif ? Si c’est le cas, quelles sont les conditions pour que la représentation s’émancipe des logiques partisanes et des tendances trop répandues à l’autosatisfaction ? Et si ce n’est pas le cas, quelles sont les voies permettant une réelle transformation de la société (dans la globalité de ses interactions et dans les nécessités de sa gestion quotidienne), au-delà des seuls discours contestataires ? Le dossier reste plus que jamais ouvert.

Guillaume Gamblin

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