Numéro 470 - septembre 2018


Autogérons les coop’ alimentaires !

Comment se réapproprier notre alimentation sans intermédiaires et œuvrer à un accès de qualité pour tout le monde ? Les « supermarchés coopératifs » connaissent un essor important. Plus discrètement, des coopératives alimentaires autogérées et sans salarié·es fleurissent également, cultivant des formes d’autogestion radicales. C’est ce modèle autogestionnaire inspirant qui est exploré dans ces pages.

Dossier
Autogérons les coop’ alimentaires !

Les Diony-Coop, c’est l’anarchie… la vraie !

La manière dont une coopérative autogérée décide de s’organiser est éminemment politique. La preuve avec Diony-Coop, en Seine-Saint-Denis, qui bouscule les idées reçues sur le fonctionnement d’un collectif de plusieurs centaines de personnes.

Oser l’autogestion dans les coopératives alimentaires

Coopérateur de Diony-Coop en Seine-Saint-Denis, Jean-Claude Richard apporte quelques conseils pratiques et politiques pour créer une coopérative alimentaire autogérée.

Prairial, la première coopérative écolo de France

Créée en 1971, Prairial était à l’origine une coopérative de consommation. Elle a fonctionné uniquement avec des bénévoles pendant huit ans. Le temps d’une soirée, d’anciens membres de la coopérative qui ont fondé la nouvelle Scop et des salarié·es analysent leur histoire.

Le renouveau multiforme des coopératives de consommation

L’intérêt porté aujourd’hui à une consommation plus responsable, en particulier en matière d’alimentation, se traduit par un nouvel essor des coopératives de consommation. Jean-François Draperi apporte un éclairage sur leur histoire, qui explore d’autres pistes que les premiers articles de ce dossier.

Articles

Murray Bookchin nous aide à penser la crise écologique

Une biographie de Murray Bookchin a été publiée récemment en France. Pinar Selek, dont le parcours militant et la réflexion ont été marqués par celui-ci, s’adresse dans ce texte à l’inventeur de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire.

La non-violence en héritage

C’était une première, voire un saut dans l’inconnu… Du 27 au 30 mai 2018, Non-violence XXI a été présente au congrès annuel des Notaires de France qui se tenait dans le palais du Festival de Cannes.

Les mirages écolo-sécuritaires de la voiture autonome

Après avoir supprimé le "chauffeur-mécanicien" embarqué au début du 20e siècle, la voiture "moderne" entreprend aujourd’hui d’exclure la personne au volant.

Les villes et les territoires en transition en Gironde

Depuis 2010 une quinzaine de groupes de transition se sont progressivement installés en Gironde. Présentation de la philosophie de ce mouvement et de quelques initiatives marquantes.

De New-Delhi à Genève, marcher pour "la victoire du monde" !

Le 21 septembre 2020 convergeront à Genève plusieurs marches internationales, dont l’une sera partie de l’Inde un an plus tôt pour porter la parole des sans-grade rencontré·es tout au long du chemin.

Compagnonnage alternatif et solidaire

Le Réseau d’échanges et de pratiques alternatives et solidaires (Repas) organise une formation destinée aux jeunes adultes souhaitant découvrir les valeurs et les pratiques qui y sont expérimentées.

Chroniques

Bonnes nouvelles de la Terre :
Les jardins nourriciers coopèrent pour surmonter l’effondrement

Nucléaire ça boum ! :
Les impostures de la “dissuasion”

En direct de nos colonies :
Guerre aux migrant·es

Chroniques terriennes :
La vacance de M. Hulot

Un lieu à soi :
Un sanctuaire vegan et féministe en Nouvelle-Zélande

L’écologie, c’est la santé :
Le glyphosate : la FNSEA gouverne en sous-main

Brèves

Alternatives • Société • Énergies • Nucléaire • Paix • Nord/Sud • Politique • Femmes, hommes, etc. • Environnement • Santé • Vélo (rution) • Annonces • Agenda • Courrier • Livres

Éditorial
L’alimentation, une école d’autogestion !

Face à une alimentation industrielle qui nous échappe, dans laquelle nous ne connaissons ni l’origine des produits transformés que nous mangeons, ni le visage des personnes qui l’ont produite, des alternatives existent.

Le lieu le plus emblématique de cette réappropriation de notre alimentation est le "marché de producteurs". Les AMAP et d’autres systèmes de paniers en vente directe se sont également multipliés, avec pour objectif de retisser des liens entre la ville et la campagne et de dépasser les fossés existants entre le travail de la terre et le plaisir de l’assiette.

Pour les produits secs, les coopératives sont les lieux par excellence où l’on peut trouver un accès à des produits de qualité sans intermédiaires multiples. Cette absence d’intermédiaires permet de conserver des prix à la fois justes pour les personnes qui produisent les aliments, et accessibles aux petits portefeuilles. [1]

Magasins de product·rices, coopératives de consommation, supermarchés coopératifs illustrent cette volonté d’un accès économique facilité aux produits écologiques ou locaux, tout en cultivant le lien avec les producteurs et les productrices.

Parmi ces coopératives, certaines ont fait le choix de fonctionner de manière autogérée et sans salarié·es. On y expérimente une forme d’organisation originale, simple, très horizontale, assez facilement reproductible avec peu de moyens, et qui fonctionne.

De quoi interroger nos modèles associatifs classiques. De quoi également donner envie d’expérimenter des formes d’autogestion radicales et inspirantes. Autour de l’alimentation écologique et sociale, mais pas que.

Guillaume Gamblin

Notes

[1Silence a donné voix à certaines de ces initiatives dans son numéro de septembre 2017, « Tout le monde a le droit de bien se nourrir », à propos du réseau VRAC à Strasbourg et à Villeurbanne, et des Amis du Zeybu à Eybens (Isère).